L'Association canadienne de la musique live demande une «action urgente» pour protéger la musique live au Canada
Avant le budget fédéral du mois prochain, la CLMA fait appel au gouvernement pour qu'il augmente le financement destiné à soutenir les artistes et le spectacle vivant.
L'industrie de la musique live est en danger et l'Association canadienne de la musique live (CLMA) appelle le gouvernement canadien à faire quelque chose à ce sujet.
Dans un communiqué publié cette semaine, l'association demande au gouvernement d'augmenter les dépenses consacrées à trois programmes artistiques spécifiques qui soutiennent l'industrie de la musique live, en particulier ceux qui soutiennent les artistes et les événements de scène de petite et moyenne taille.
La CLMA, qui représente l'industrie de la musique live et organise les Canadian Live Music Industry Awards, demande au gouvernement d'agir dans un moment précaire. Les salles et les festivals sont confrontés à des menaces existentielles après le confinement, comme l’inflation et la réduction des financements.
«L'avenir de la musique live et du spectacle vivant, ainsi que la carrière des artistes, est en grand danger», indique le communiqué de la CLMA.
Les trois programmes que CLMA aimerait voir recevoir plus de financement sont le Fonds de la musique du Canada (FMC), qui finance les organismes subventionnaires FACTOR et Musicaction, le Fonds du Canada pour la présentation des arts (FCPA), qui soutient les festivals et autres diffuseurs d'arts vivants, et le Programme de développement des communautés Through Arts and Heritage (BCAH), qui soutient les événements artistiques locaux.
Ils ne sont pas seuls. De nombreuses associations musicales cherchent à faire entendre leur voix dans le prochain budget fédéral, qui semble être un appel majeur à l'action pour l'industrie musicale canadienne.
Aux côtés d'une foule d'organisations musicales de premier plan, dont la CIMA, la SOCAN et Music Publishers Canada, la CLMA a envoyé une lettre au gouvernement le 5 mars réclamant une augmentation de 60 millions de dollars du Fonds de la musique du Canada. Le gouvernement s’était déjà engagé en 2021 à une augmentation de 50 millions de dollars pour 2024-2025, qui n’a pas encore été mise en œuvre. Des organisations comme la CIMA et la CLMA ont également mené une campagne de lettres publiques réclamant cette augmentation, dans un contexte de réduction des contributions des radiodiffuseurs privés au fonds.
L’industrie du spectacle vivant continue de s’adapter aux nouvelles réalités post-confinement, et la CLMA plaide pour un soutien qui va au-delà des compléments d’urgence. Dans le cadre de la coalition #FutureOfLIVE, ils demandent également au gouvernement d'investir 30 millions de dollars supplémentaires dans les programmes CAPF et BCAH (respectivement 21 millions de dollars et 9 millions de dollars) et de rendre permanents les suppléments en cours. Le mouvement #FutureOfLIVE, qui regroupe 34 associations œuvrant en faveur de l'industrie de la musique live dans un paysage précaire, a fait campagne activement pour ces recommandations, avec le soutien des députés de tous les principaux partis politiques.
Dans un document présentant ses demandes de budget, la CLMA explique que même si les spectacles sur scène à grande échelle rebondissent au Canada et partout dans le monde, les entreprises de moyenne et petite échelle sont toujours confrontées à de sérieux défis. Les primes d’assurance élevées et les répercussions de la pandémie persistent, et les événements en direct sont cruciaux pour le développement des artistes canadiens. Les artistes ont besoin d’espaces indépendants pour construire leur carrière et développer leurs compétences, affirme l’association. «L'écosystème de la musique live, y compris les salles de concert indépendantes, est indispensable à la fois aux communautés locales et à l'industrie musicale dans son ensemble.»
Il ne s'agit pas seulement de soutenir les artistes canadiens au-delà des frontières, mais à l'intérieur des frontières. Bien que le gouvernement ait investi pour aider à exporter les talents à l'échelle internationale, une plus grande attention est nécessaire sur le marché intérieur, affirme le mémoire, qualifiant la présentation en direct au Canada de «maillon faible de la chaîne de valeur».
En 2022, le PIB du spectacle vivant au Canada était de 3,3 milliards de dollars. Au premier trimestre de 2023, les spectacles sur scène ont fourni du travail à 77 000 Canadiens. L'industrie représente une partie importante du marché du travail canadien et est essentielle au développement des talents canadiens, mais les annonces d'annulations de festivals et de fermetures de salles — dont Juste pour rire est la plus récente et la plus médiatisée — rappellent les défis importants auxquels l'industrie reste confrontée.
Le budget fédéral, habituellement publié vers la fin mars, est attendu le mois prochain.