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Perspectives d’avenir : les leaders de l’industrie canadienne de la musique s’expriment sur les enjeux qui définiront 2025

Qu’il s’agisse des défis posés par l’IA générative ou des débats sur le financement et la réglementation des arts dans un contexte marqué par l’incertitude au sein du gouvernement fédéral, l’industrie musicale canadienne fait face à un programme bien chargé cette année.

Perspectives d’avenir : les leaders de l’industrie canadienne de la musique s’expriment sur les enjeux qui définiront 2025
Photo de Desi Mendoza sur Unsplash

Alors que l’industrie musicale reprend son élan après les vacances, les priorités de 2025 commencent à se dessiner, et plusieurs enjeux se démarquent comme les grandes conversations de l’année : l’essor de l’IA, le financement des arts, les politiques gouvernementales dans un contexte d’instabilité à Ottawa, le soutien aux promoteurs et aux salles de spectacles indépendants, la santé mentale, la réduction des budgets consacrés à la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI), et bien d’autres encore.

Cette tradition annuelle, initiée par le regretté David Farrell, voit Billboard Canada et FYI ouvrir l’année en recueillant les réflexions, projets et aspirations des dirigeants d’associations canadiennes et des figures influentes de l’industrie musicale.


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Nous leur avons posé trois questions clés, et leurs réponses, à la fois pertinentes et inspirantes, offrent un éclairage précieux sur les défis et les opportunités qui marqueront 2025. Nous leur sommes reconnaissants d’avoir pris le temps de partager leur vision en ce début d’année bien chargé.

Quels sont les plus grands défis auxquels l’industrie de la musique au Canada sera confrontée en 2025 ?

Andrew Cash, président et chef de la direction de l’Association canadienne de la musique indépendante (CIMA)

Cela dépend de l’industrie musicale canadienne dont on parle.

Pour le secteur canadien, la capacité à rester compétitif sur un marché équitable est essentielle. Cependant, la concentration du marché entre les grandes maisons de disques et les plateformes technologiques multinationales détenues par des intérêts étrangers est devenue excessive. C’est d’ailleurs pour cette raison que la CIMA a déposé une plainte officielle auprès du Bureau de la concurrence du Canada après l’échec des négociations entre TikTok et Merlin. De la même manière, les associations commerciales indépendantes en Europe et en Australie tirent la sonnette d’alarme suite à l’acquisition récente de Downtown Music par Universal.

À cela s’ajoute le pouvoir des grandes entreprises d’IA, qui utilisent illégalement de la musique protégée par le droit d’auteur sous prétexte d’« utilisation équitable » pour entraîner leurs modèles de création musicale. Cela montre à quel point le travail reste colossal dans l’élaboration d’un cadre réglementaire mondial.

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Un autre défi de taille pour les artistes et les entreprises est le coût exorbitant des tournées à l’heure actuelle. L’instabilité politique en Amérique du Nord et les effets du changement climatique continueront également d’avoir des répercussions majeures sur l’industrie musicale mondiale, et particulièrement sur le Canada.

Margaret McGuffin, PDG, Music Publishers Canada (MPC)

Music Publishers Canada (MPC) s’inquiète des tentatives des entreprises technologiques de trouver des moyens de payer moins cher les auteurs-compositeurs. Nous avons été choqués par la décision de Spotify d’utiliser une échappatoire juridique aux États-Unis l’année dernière pour trouver un nouveau moyen de réduire les paiements aux auteurs-compositeurs et, malheureusement, nous savons qu’il ne s’agit pas d’un incident isolé ou d’une stratégie limitée au marché américain.

Le MPC a célébré son 75e anniversaire en 2024. La technologie évolue constamment, mais nous continuons à travailler activement avec nos membres et nos partenaires de l'industrie pour promouvoir une législation et des politiques qui aident les auteurs-compositeurs, les compositeurs et les éditeurs de musique à créer les bases de l'ensemble de l'économie musicale. Après tout, tout commence par la chanson.

Patrick Rogers, PDG de Music Canada

Le secteur de la musique est toujours aussi dynamique et en constante évolution. Chez Music Canada, notre priorité reste inchangée : veiller à ce que les artistes et les entreprises qui s’associent à eux et investissent dans leur musique puissent continuer à créer les œuvres magnifiques que nous aimons tous. Il est crucial de garantir que les artistes soient rémunérés lorsque leur musique est utilisée ou commercialisée par d’autres, et qu’ils puissent se connecter avec leurs fans d’aujourd’hui et de demain.En 2025, nous concentrons nos efforts sur deux enjeux majeurs qui mettent en lumière ces priorités fondamentales.

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Premièrement, le CRTC est en train de mettre en œuvre la Loi sur la diffusion en continu en ligne (projet de loi C-11). Dès le départ, nous avons vu dans cette loi une opportunité unique de promouvoir la musique et les artistes canadiens. Tout au long de ce processus, nous avons veillé à ce que la réglementation des services de diffusion en continu n’entrave pas la capacité des artistes canadiens et autochtones à atteindre leurs fans, au Canada et dans le monde entier, et à ce que les Canadiens puissent découvrir et apprécier leur musique préférée.Cependant, jusqu’à présent, le CRTC a tenté d’appliquer un cadre réglementaire traditionnel conçu pour la radiodiffusion à la diffusion en continu. Mais la radio et le streaming sont deux réalités fondamentalement différentes. Nous craignons que les décisions prises jusqu’à présent ne mettent en péril les investissements réalisés par les plateformes de streaming au Canada, ainsi que les équipes locales qui jouent un rôle clé dans le succès de notre secteur musical. Nous restons engagés à façonner ce nouvel environnement réglementaire pour qu’il serve les intérêts des artistes et leur permette de toucher leur public.

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Le deuxième défi concerne la menace posée par les modèles et systèmes d’intelligence artificielle qui utilisent les œuvres et enregistrements des artistes sans leur consentement ni leur rémunération. L’IA, bien qu’elle représente une opportunité passionnante en tant qu’outil pour les artistes et l’industrie, doit être utilisée de manière éthique. L’ingestion non autorisée d’œuvres est du vol. Les développeurs d’IA doivent faire preuve de transparence et documenter leurs pratiques afin de garantir le respect des cadres de propriété intellectuelle.

En 2025, nous poursuivrons nos efforts, avec nos partenaires canadiens et internationaux, pour promouvoir une IA plus éthique et plus respectueuse des créateurs et des Canadiens.

Jennifer Brown, PDG de la SOCAN

La musique n’est pas seulement une part essentielle de l’art et de la culture canadienne, c’est aussi un travail, et il est de notre devoir de la protéger.La SOCAN s’efforce de garantir que les auteurs-compositeurs, compositeurs et éditeurs de musique canadiens puissent vivre de leur art malgré les défis posés par les micropaiements numériques et l’intelligence artificielle.Les plateformes étrangères de diffusion en continu doivent participer activement au développement et à la promotion des talents canadiens. Cependant, elles ne sont pas encore pleinement tenues de mettre en avant la musique canadienne, ce qui limite la visibilité et les opportunités internationales pour nos créateurs. Nous poursuivrons nos efforts de plaidoyer afin de soutenir un environnement numérique qui valorise et investit dans la musique canadienne.

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Erin Benjamin, présidente et directrice générale de l'Association canadienne de musique en direct (ACMC)

Nous vivons une période intéressante. En plus de l’incertitude qui règne à Ottawa, l’industrie de la musique en direct, en particulier les petites et moyennes entreprises et organisations, continue de faire face à toute une série de défis. En voici quelques exemples :

Pression financière et incertitude économique: Alors que les nouvelles nous indiquent que l’inflation a diminué, le coût réel des choses que nous achetons n’a pas évolué.Le coût de l'organisation d'événements musicaux en direct a considérablement augmenté, en particulier pour les petites salles. Cela comprend des coûts plus élevés pour la sécurité, les assurances, le transport et le personnel.Les prix des billets n'ont pas toujours suivi l'inflation et la hausse des coûts d'exploitation, ce qui rend plus difficile pour les petites salles de parvenir à l'équilibre ou à la rentabilité. Les salles et les promoteurs s'efforcent de ne pas répercuter les coûts sur les consommateurs, mais cela devient de plus en plus difficile.

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De nombreux lieux de spectacle et promoteurs ont un accès limité aux subventions et au financement du gouvernement. Bien qu'il existe un certain soutien gouvernemental (comme le programme pilote de promotion FACTOR, qui, nous l'espérons, sera renouvelé et rendu permanent), la concurrence pour les ressources limitées est intense. Pour les organismes à but non lucratif, dans certains cas, les subventions sont réduites, les enveloppes sont réduites, tandis que la concurrence pour les fonds s'intensifie.

Reprise post-pandémie, la longue traîne : Peu importe à quel point nous ne voulons pas parler de la COVID, la réalité est que la « reprise » se poursuit à des degrés divers.Les habitudes des consommateurs ont changé : ils consomment moins d'alcool, un moins, et un plus. S'adapter et anticiper en permanence les changements est une réalité permanente.Le coût des tournées a augmenté de façon exponentielle, tout comme celui des spectacles. La pression continue de monter au sein même de l'écosystème.

Pénurie de main-d'œuvre: Il existe toujours une pénurie notable de travailleurs qualifiés dans de nombreuses villes canadiennes. Les bas salaires, l'instabilité financière, l'imprévisibilité, le stress et l'épuisement professionnel liés au travail dans ce secteur ont, dans certains cas, rendu le travail en direct moins attrayant. Cette recherche menée par la CLMA continue d'aider à orienter le travail de l'association en réponse à cette situation.

Diversité et inclusion: Des efforts ont été déployés, mais il reste encore beaucoup à faire. La représentation équitable et le soutien des artistes autochtones, des artistes noirs et d’autres groupes marginalisés au sein de l’industrie de la musique live posent toujours des défis. La CLMA continue de tirer parti de ses recherches issues de la puissante étude Closing the Gap pour créer des changements positifs.

Durabilité environnementale :La CLMA reconnaît l’urgence et la persistance du problème du changement climatique. La crise climatique s’aggravant rapidement, nous avons tous la responsabilité d’agir de manière décisive. La CLMA a créé cette ressource croissante pour l’industrie canadienne de la musique live, afin de s’engager activement dans les questions de durabilité écologique dans la musique live, et nous continuons à offrir une programmation pertinente et avant-gardiste à nos membres. D’autres programmes pour les membres seront disponibles au début de 2025.

Réglementation et politique : Le manque de politiques cohérentes et favorables de la part des gouvernements fédéral et provinciaux constitue à la fois un défi et une opportunité, que la CLMA continuera de relever en 2025, notamment en tirant parti de sa nouvelle étude d’impact économique (à paraître le 30 janvier). En plus des restrictions imposées aux salles de spectacle en raison des lois de zonage, des plaintes relatives au bruit et de la pression accrue exercée par le développement urbain, des défis sociaux complexes aggravent la réalité de la gestion d’une petite salle de concert dans les villes d’aujourd’hui.

Santé et sécurité :La santé mentale des artistes, des membres d’équipes et des professionnels de la musique live est une préoccupation croissante. Des organisations comme Unison ont besoin du soutien continu de l’industrie.

Paul Shaver, président de la CMRRA (Agence canadienne des droits de reproduction musicale) et de SX Works

À mon avis, l’un des principaux défis auxquels l’industrie canadienne de la musique fait face aujourd’hui, notamment dans le domaine de l’édition musicale, est la gestion de la masse croissante de données et d’informations relatives aux droits, alors que la consommation de musique continue de s’intensifier à l’échelle mondiale. Avec l’augmentation du nombre de plateformes et de consommateurs de musique dans le monde, les échanges de données entre maisons de disques, éditeurs de musique et partenaires titulaires de licences se multiplient de façon exponentielle. Le véritable enjeu réside dans la garantie que les métadonnées des auteurs-compositeurs soient toujours exactes, actualisées et correctement sous licence dans tous les territoires concernés.

À mesure que l’industrie poursuit son évolution et sa croissance, la nécessité d’une gestion rigoureuse et efficace des métadonnées ne fera que s’amplifier. Il est crucial pour l’ensemble de l’écosystème de rationaliser ces processus afin de permettre aux titulaires de droits de suivre et de percevoir plus facilement les redevances destinées aux auteurs-compositeurs. Dans ce contexte, la CMRRA demeure une ressource clé, offrant un soutien essentiel aux éditeurs de musique et aux auteurs-compositeurs auto-édités grâce à une administration transparente, efficace et complète.

Keziah Myers, directrice générale d'ADVANCE – Collectif de l'industrie de la musique noire au Canada

Un des principaux défis auxquels l’industrie musicale devra faire face cette année est la réduction des budgets alloués à la Diversité, l’Équité et l’Inclusion (DEI). Ces initiatives ont pourtant joué un rôle déterminant dans l’arrivée de talents diversifiés dans l’industrie au cours des cinq dernières années. Gérer ce recul, tout en rappelant à l’industrie que l’Équité doit rester au cœur de ses efforts, constituera un enjeu majeur.

En se concentrant uniquement sur le mérite, l’excellence et l’intelligence (MEI), l’industrie risque d’ignorer les talents issus de cultures diverses. Cela freine son évolution, la laissant stagner au niveau où elle était en 2019. Bien que notre travail ne soit pas toujours officiellement lié aux stratégies DEI des entreprises, il y est souvent associé en raison de notre engagement en faveur de groupes en quête d’équité. Toutefois, à mesure que certaines entreprises s’éloignent des initiatives DEI – souvent pour éviter des démarches perçues comme performatives – le risque est grand que l’Équité (le « E » de DEI) soit totalement mise de côté. Une telle régression pourrait ralentir les progrès nécessaires à la construction d’une industrie musicale plus dynamique et inclusive.

Les professionnels de la musique noire, en particulier, continuent de rencontrer des obstacles, notamment un accès limité au financement, des opportunités réduites et une diminution des plateformes qui soutiennent leur art, notamment à la radio. Par ailleurs, l’industrie musicale canadienne dans son ensemble peine à obtenir les ressources et les financements nécessaires pour garantir des conditions équitables et équilibrées.

Michael Hollett, président-directeur général, NXNE

Je me concentre sur la scène musicale live et sur la création d’un écosystème durable qui profite aux artistes, au public et aux propriétaires de salles. Il est essentiel de continuer à collaborer avec tous les paliers de gouvernement pour soutenir et renforcer la communauté de la musique live.

La Ville de Toronto doit poursuivre l’utilisation d’outils comme les modifications de zonage et les allègements fiscaux afin de soutenir les salles de spectacles, tout en jouant un rôle de médiation avec les communautés. L’objectif est de favoriser une coexistence harmonieuse entre les salles de spectacles et leurs quartiers. Malheureusement, les coupes budgétaires imposées par le gouvernement conservateur de Doug Ford ont réduit les ressources allouées à la musique, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’avenir du financement fédéral si les conservateurs venaient également à diriger Ottawa.

Amy Jeninga, présidente de l’Association canadienne de musique country (CCMA)

La musique country suit une trajectoire incroyable, tant à l'échelle mondiale qu'ici au Canada, avec des écoutes en streaming qui battent des records et une expansion du genre sur de nouveaux marchés. Le country a toujours été un genre qui relie les générations, mais l'année écoulée a été véritablement transformatrice. De nouvelles voix et perspectives ont renforcé notre communauté et approfondi nos liens avec le public de manière puissante.

Meg Symsyk, présidente et directrice générale de FACTOR Canada

Les créateurs sont rémunérés équitablement pour leurs œuvres. L’industrie elle-même n’a jamais généré autant de revenus, et pourtant les artistes, en particulier les nouveaux artistes, n’ont jamais eu autant de difficultés à se faire payer.

Découvrabilité, en particulier pour la prochaine génération d'artistes. Les habitudes de consommation changeantes ou de plus en plus restreintes sur les plateformes de services mondiales font qu'il est difficile pour les artistes et les entreprises canadiennes de se démarquer, de promouvoir leurs œuvres de manière rentable et de rivaliser avec les entités mondiales dominantes.

Volatilité/imprévisibilité globale quant à l’endroit et à la manière de développer les affaires face à l’augmentation des coûts et des barrières à l’entrée pour les créateurs.

Le résultat des efforts actuels des diffuseurs en ligne pour s’opposer aux contributions prévues par la loi affectera gravement les programmes de FACTOR qui investissent dans les artistes canadiens et la compétitivité de l’industrie canadienne.

En dehors de l’industrie de la musique, mais peut-être un problème croissant pour tous les Canadiens, la fraude en ligne. FACTOR fait actuellement l’objet d’une procédure judiciaire concernant le vol informatique de notre compte Scotiabank en 2024, ce qui demeure un défi important pour nous et les programmes qu’elle était destinée à financer.

Quel devrait être l’objectif principal de l'industrie de la musique canadienne en 2025 ?

Andrew Cash

Créer de la musique de qualité. En vivre. Favoriser un environnement d’investissement solide pour soutenir les entreprises musicales canadiennes et les artistes indépendants.

Les investissements réalisés par le biais du Fonds de la musique du Canada, administré par FACTOR et Musicaction, ainsi que les contributions des radiodiffuseurs privés, dont celles issues d’organismes à but non lucratif comme Radio Starmaker, ont joué un rôle crucial dans le développement, la croissance et le succès des artistes et des entreprises musicales canadiens, tant sur la scène nationale qu’internationale. Ces programmes, souvent cités comme des modèles à suivre par d’autres pays, suscitent l’admiration de la communauté musicale mondiale.

Développer les marchés d’exportation. Renforcer les structures qui permettent aux artistes et aux entreprises de s’épanouir, tout en se préparant à la prochaine vague de transformations des modèles économiques de l’industrie musicale en constante évolution.

Patrick Rogers

Nous vivons indéniablement une nouvelle ère marquée par des avancées et des défis numériques sans précédent. En 2025, Music Canada concentrera ses efforts sur la réglementation numérique, qu’il s’agisse d’étendre le cadre de radiodiffusion au streaming ou de mettre en place des garde-fous solides pour encadrer l’intelligence artificielle (IA).

Dans bien des cas, ces défis rappellent ceux auxquels nous avons fait face par le passé. Il n’y a pas si longtemps, des universitaires et des opposants au droit d’auteur affirmaient que les consommateurs ne paieraient jamais pour accéder à de la musique sous licence en streaming. Ils soutenaient que les artistes devraient renoncer à leurs droits d’auteur et se tourner uniquement vers les tournées et les produits dérivés pour subsister. On prétendait également que la gestion des licences numériques était trop complexe, impliquant trop d’intervenants et risquant de freiner l’innovation technologique.

Pourtant, notre industrie et les détenteurs de droits ont maintenu leur engagement envers la protection du droit d’auteur. Ils ont investi dans des infrastructures, renforcé leurs équipes sur le terrain et établi des partenariats solides avec les plateformes de streaming, permettant à ces dernières de diffuser légalement la musique que nous aimons. Aujourd’hui, grâce au streaming sous licence et basé sur l’abonnement, notre secteur génère des revenus significatifs, qui sont réinjectés dans le développement de la prochaine génération de talents.

Il n’y a aucune raison de traiter l’intelligence artificielle ou les autres enjeux numériques différemment. Les principes fondamentaux, tels que le respect du droit d’auteur et une compréhension approfondie des habitudes des consommateurs – comment ils découvrent, interagissent avec et aiment la musique – restent au cœur de notre stratégie pour relever les défis numériques actuels et futurs.

Margaret McGuffin

L’intelligence artificielle est au centre des discussions actuelles, offrant un potentiel immense pour rendre nos maisons d’édition musicale plus innovantes et efficaces. Cependant, il est essentiel que les Canadiens reconnaissent la valeur inestimable de l’art humain et s’opposent à toute législation qui pénaliserait injustement les auteurs-compositeurs, les compositeurs et les maisons de disques.

Le droit d’auteur reste un pilier fondamental, permettant aux auteurs-compositeurs de construire leur carrière et aux éditeurs de musique d’investir dans les talents émergents. En tant que secteur, nous devons unir nos efforts pour promouvoir un avenir où les nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle, coexistent avec la création humaine, sans que l’une ne se développe aux dépens de l’autre.

Jennifer Brown

Nous poursuivons nos efforts pour relever les défis qui influencent le marché canadien de la musique, les principes du droit d’auteur et la préservation de la musique créée par l’humain.

Les fondements du droit d’auteur sont aujourd’hui menacés par l’intelligence artificielle et les plateformes qui en tirent profit. Sans protections adéquates, les créateurs de musique canadiens pourraient perdre jusqu’à 20 % de leurs revenus annuels d’ici 2028, au bénéfice des plateformes d’IA générative. C’est pourquoi nous sommes fiers de collaborer avec d’autres organisations musicales pour défendre un cadre réglementaire solide pour l’IA. Un avenir dépourvu de protections pour la musique créée par l’humain revient à dévaloriser le travail acharné des auteurs-compositeurs, des compositeurs et des éditeurs de musique canadiens, ainsi que la richesse de la culture unique du Canada.

Nous restons déterminés à défendre les droits de nos créateurs et éditeurs de musique afin de garantir des redevances équitables. Malheureusement, certains acteurs majeurs de l’industrie tentent de réduire leur contribution financière à la musique, alors que de nombreux créateurs peinent déjà à subvenir à leurs besoins.

Le rôle des créateurs et des éditeurs de musique continue d’évoluer, avec des responsabilités commerciales croissantes qui nécessitent davantage de soutien et d’expertise. Nous nous engageons à fournir des formations et des ressources essentielles pour les aider à naviguer dans l’industrie musicale moderne et à bâtir des carrières durables.

Erin Benjamin

Notre meilleure opportunité d'avoir un impact positif sur ces défis, et bien d'autres, réside dans le renforcement de la valeur de la musique live. En résumé : la défense des intérêts.

Paul Shaver

En 2025, l’industrie musicale continuera de faire face à des défis et des opportunités majeurs liés à l’évolution de l’intelligence artificielle. Il sera crucial d’établir des garde-fous et un cadre réglementaire qui protègent à la fois les entreprises technologiques en IA et les titulaires de droits. La superposition des différents cadres juridiques et des législations gouvernementales accélérera certains progrès tout en en freinant d'autres. Nous croyons que les titulaires de droits doivent avoir la possibilité de choisir si leur propriété intellectuelle peut être utilisée, et dans quelles conditions, tout en étant rémunérés de manière équitable.

Les organisations de gestion collective (OGC), telles que la CMRRA, jouent déjà un rôle dans l’octroi de licences "fractionnées". Grâce au suivi des identifiants de données pertinents dès l’entrée, il sera possible de suivre et d’attribuer correctement les droits lors de la sortie. Cela permettra de créer un modèle de monétisation viable pour toutes les parties prenantes de la chaîne de valeur.

En fin de compte, l’industrie devra définir une voie simplifiée et réalisable pour l’octroi de licences et l’administration de la musique à grande échelle.

Michael Hollett

Si le gouvernement fédéral change, l’industrie musicale, à tous ses niveaux, devra défendre ses arguments pour démontrer les avantages économiques et sociétaux d’un secteur musical dynamique. Nous devons également continuer à engager le public afin qu’il apprécie autant la musique live « d’entrée de gamme » que les spectacles de superstars.

Keziah Myers

En 2025, notre objectif sera de créer davantage d'opportunités pour les professionnels noirs dans l’industrie musicale. Une priorité majeure sera de nous assurer que les entrepreneurs noirs reçoivent les ressources nécessaires pour prospérer, comme le fait The BAG, qui injecte environ 200 000 $ dans les entreprises noires. Nous souhaitons collaborer avec les provinces pour obtenir un financement spécifique pour ces entreprises et accroître la sensibilisation à ces opportunités.

Nous nous concentrerons également sur la mise en œuvre des 12 recommandations du rapport ADVANCE Industry Analysis & Value of Black Music. Nous travaillerons avec les organismes gouvernementaux pour plaider en faveur de programmes incitatifs permettant aux entreprises de privilégier l'équité. Étant donné que de nombreuses entreprises fonctionnent avec des budgets limités, la motivation financière pour lutter contre les obstacles systémiques est faible, rendant l'appui municipal, provincial et fédéral essentiel. De plus, nous suivrons de près les changements politiques et leurs impacts potentiels sur l’industrie musicale dans son ensemble.

Meg Symsyk

La survie des salles de concert canadiennes et la gestion des coûts de tournée pour les artistes sont des enjeux cruciaux. Il est essentiel que ce lien entre les artistes et le public soit viable commercialement. Les contraintes pesant sur les salles et les artistes n’ont jamais été aussi fortes.

Les recours juridiques déposés par les services de diffusion en ligne concernant le projet de loi C-11 et les contributions financières imposées par le CRTC pourraient avoir des conséquences majeures sur nos budgets d’investissement. Le résultat de ces procédures judiciaires en cours mérite une attention particulière.

Les consultations continues du CRTC sur un cadre réglementaire modernisé, y compris une définition mise à jour de la « programmation canadienne » et l’amélioration de la découvrabilité du contenu canadien et autochtone, sont également des sujets importants.

FACTOR cherche également à obtenir davantage de clarté concernant l’utilisation et la réglementation de l’intelligence artificielle, ainsi que les résultats des poursuites en cours, tant au Canada qu’à l’international. Cette technologie aura un impact sur tous les titulaires de droits dans les industries créatives, et toute mise à jour législative ou réglementaire concernant l’IA suscitera l’intérêt de FACTOR et des autres parties prenantes.

Les élections fédérales à venir pourraient avoir des conséquences politiques importantes pour notre industrie.

Qu’attendez-vous le plus avec impatience en 2025 ?

Andrew Cash

L'année 2025 marque un moment historique pour la CIMA, avec la célébration de notre 50e anniversaire. C’est une belle occasion de revisiter notre parcours et de réfléchir aux perspectives d'avenir, tant pour l'organisation que pour l'industrie musicale canadienne dans son ensemble. Nous avons également hâte de participer à la 3e conférence annuelle Make It Music en novembre et de lancer plusieurs nouvelles initiatives dans le cadre de notre célébration du 50e anniversaire.

Patrick Rogers

Nous consacrons une grande partie de notre temps à l'élaboration de politiques, à la réglementation et à l'application de la propriété intellectuelle. Bien que ce travail soit complexe, notre équipe tire sa motivation des défis auxquels nous faisons face dans divers secteurs de l'industrie.

L'une des initiatives les plus attendues cette année est la célébration du 50e anniversaire du programme Or et Platine. Nous mettrons en lumière les moments marquants sur nos réseaux sociaux et lors de divers événements de l'industrie. Ce programme, qui reflète ce que les Canadiens écoutent et aiment, offre un aperçu précieux de la culture musicale canadienne au cours des cinq dernières décennies. J'ai hâte de plonger dans cette histoire tout en regardant vers les 50 prochaines années.

Jennifer Brown

Pour 2025, nous avons plusieurs initiatives clés qui nous enthousiasment. Nous nous apprêtons à lancer l'application technologique la plus importante de l’histoire de la SOCAN. Elle offrira davantage de données, plus de transparence, et permettra aux membres de mieux comprendre l’origine de leurs redevances. Grâce à cette nouvelle application, nous pourrons augmenter la fréquence des distributions, une avancée cruciale pour aider les auteurs-compositeurs et compositeurs à maintenir une source de revenus régulière et garantir leur stabilité financière.

Nous sommes également impatients de célébrer le 100e anniversaire de la SOCAN, un jalon qui reflète notre engagement à bâtir la SOCAN des 100 prochaines années. Nous voulons que nos membres se sentent soutenus, informés et confiants dans notre capacité à les accompagner.

Enfin, nous publierons les résultats de la première étude complète sur la santé mentale dans l’industrie de la musique au Canada, en partenariat avec Revelios et le Fonds Unison. Les résultats de l’enquête Soundcheck, qui reste ouverte aux professionnels de l’industrie, fourniront des mesures concrètes pour soutenir la santé mentale dans notre secteur.

Margaret McGuffin

L’édition musicale est une activité mondiale, avec 81 % des revenus des éditeurs de musique indépendants canadiens provenant de l’étranger en 2024. En 2025, nous continuerons à soutenir nos membres dans leurs priorités d'exportation.

Nous sommes également heureux de voir notre programme NXTGen et notre accélérateur Women in the Studio se développer. NXTGen offre aux futurs leaders de l’édition musicale un espace pour apprendre, réseauter et construire une communauté. L’accélérateur Women in the Studio permet à des producteurs et auteurs-compositeurs d'accéder à des opportunités de développement de compétences et de mentorat. En outre, nous collaborerons avec Women in Music Canada pour lancer une enquête nationale auprès des aidants naturels du secteur de la musique.

Erin Benjamin

La CLMA se prépare à mettre à profit les résultats de notre étude d'impact économique, Ici et maintenant, un projet que nous avons mené depuis notre création il y a dix ans. Le rapport montre clairement que la protection et l'expansion de l'infrastructure de la musique live au Canada entraînent une augmentation des emplois, des retombées économiques majeures pour les communautés et plus d'opportunités pour les artistes canadiens. Ce sont des hôtels pleins, des vols complets, des restaurants animés, et une meilleure cohésion sociale.

Nous espérons que les données concrètes de ce rapport encourageront des réflexions prospectives sur le potentiel de croissance de l'industrie dans le cadre économique et culturel du Canada.

Paul Shaver

Cette année est particulièrement excitante pour la CMRRA, car nous célébrons notre 50e anniversaire ! C’est un moment idéal pour réfléchir à notre parcours et à l’avenir. Nous lancerons une édition spéciale 50e anniversaire de The Pulse, notre newsletter mensuelle, qui reviendra sur notre évolution, de l’octroi de licences pour les supports physiques à notre adaptation à l’ère numérique et à l’intelligence artificielle.

Nous continuerons également d'élargir nos licences pour l’activité audiovisuelle post-synchronisation, afin de permettre à l'industrie canadienne de tirer profit de nouvelles sources de revenus comme celles générées par les plateformes de streaming.

Amy Jeninga

Au CCMA, nous avons de nombreuses raisons de célébrer. Après un spectacle à guichets fermés à Edmonton, générant des retombées économiques de 16 millions de dollars pour la communauté, nous nous préparons à un événement encore plus grand en 2025 à Kelowna, avec des billets déjà vendus plusieurs mois à l’avance.
Ces succès montrent non seulement la passion pour la musique country canadienne, mais aussi son potentiel de croissance. Nous continuerons de soutenir nos membres avec des opportunités de développement et de création d’une scène plus inclusive et durable.

Keziah Myers

En 2025, nous poursuivrons nos efforts pour rendre l’industrie musicale plus équitable, en collaborant avec des entreprises et des organisations pour encourager des changements significatifs. Nous sommes impatients de soutenir des initiatives de recherche, en particulier celles axées sur la musique live et les soignants au sein de l’industrie. Ces recherches fourniront des informations cruciales pour façonner les politiques futures et créer un environnement plus inclusif pour tous les acteurs du secteur.

Michael Hollett

Je suis enthousiaste à l'idée de présenter la 30e édition de NXNE, du 11 au 15 juin à Toronto. Nous célébrerons trois décennies d’héritage tout en présentant les talents émergents du Canada et d’ailleurs. Ce 30e anniversaire promet d’être une célébration inoubliable avec quelques surprises en réserve !

Meg Symsyk

FACTOR continue de soutenir les artistes canadiens en les accompagnant dans leurs projets à l’échelle nationale et internationale. Nous avons lancé le programme Promoter l’année dernière et avons hâte de développer encore ce domaine pour soutenir davantage de talents. Nous continuerons d'adapter nos programmes pour garantir une participation large et identifier les besoins du secteur afin d'avoir un impact encore plus significatif.

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Deryck Whibley of Sum 41 performs during the "Does This Look All Killer No Filler" tour at Alexandra Palace on October 21, 2022 in London.
Burak Cingi/Redferns
Deryck Whibley de Sum 41 se produit lors de la tournée "Does This Look All Killer No Filler" à l'Alexandra Palace le 21 octobre 2022 à Londres.
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« All The Good Shit » de Sum 41 fait ses débuts dans le palmarès des albums canadiens lors de sa dernière tournée au pays

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