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Gurinder Gill revient sous les projecteurs

Après plusieurs années loin de la scène, l’artiste punjabi installé en Colombie-Britannique fait son retour au NXNE, réfléchissant à son parcours en tant qu’artiste indépendant — et laissant entrevoir de grands projets à venir.

Gurinder Gill photographed in Toronto in June 2025 by Bryan Egan.

Gurinder Gill photographiée à Toronto en juin 2025 par Bryan Egan.

Gurinder Gill est de retour.

La star punjabi originaire de la Colombie-Britannique a marqué son retour sur scène au festival NXNE, lors de l’événement de lancement de Dhamaka, la nouvelle chaîne musicale sud-asiatique de SiriusXM — la toute première plateforme radiophonique grand public au Canada consacrée aux sons d’Asie du Sud.

Quand Gill est monté sur la scène de l’El Mocambo, dans le cadre d’une soirée présentée par Billboard Canada, cela faisait deux ans qu’il ne s’était pas produit en concert. Aucune explication dramatique : il n’avait tout simplement pas joué. Ce qui rendait ce retour d’autant plus marquant.

« L’énergie était là », raconte-t-il. « Les fans attendaient mon retour. L’amour était sincère. »

Ce retour lui a permis de ressentir pleinement l’affection de son public — et de constater la force de la communauté que sa scène a contribué à bâtir. Voir un public diversifié faire la fête ensemble était exactement le type d’espace dont il aurait rêvé à ses débuts.

« Plutôt que d’avoir des plateformes distinctes pour chaque communauté, on pourrait en créer une qui rassemble toutes les cultures », explique-t-il.
« On voit déjà des gens issus d’un même secteur collaborer avec la scène punjabi. C’est précieux. Quand des talents d’horizons culturels et créatifs différents se rencontrent, il n’en ressort que du positif. »

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Gurinder Gill photographed in Toronto in June 2025 by Bryan Egan.Gurinder Gill photographiée à Toronto en juin 2025 par Bryan Egan.

Né au Pendjab, en Inde, et formé musicalement en Colombie-Britannique, Gurinder Gill fait partie d’une nouvelle génération d’artistes de la diaspora qui redéfinissent la musique desi à l’international.

Quand il est arrivé au Canada en 2015, il se souvient d’une scène pendjabie quasi inexistante.

« C’était pratiquement mort », se rappelle-t-il. « Rien de comparable à ce qu’on voit aujourd’hui… En 2015, je n’avais jamais vu quelqu’un faire ça ici. C’était impensable. Personne n’y avait même songé. »

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En 2025, la réalité est tout autre : les artistes punjabis remplissent des salles à guichets fermés au Canada, sont en tête d’affiche de festivals internationaux et bâtissent leurs propres écosystèmes créatifs en dehors des structures traditionnelles de l’industrie. Et Gill a été l’un des piliers de cette transformation — non seulement en tant qu’artiste, mais aussi comme bâtisseur.

« On a commencé sans aucun soutien de l’industrie », raconte-t-il. « Personne ne nous ouvrait de porte. Alors on s’est formés nous-mêmes : on a appris à faire de la musique, à écrire, à tourner nos clips. On a tout géré de A à Z. »

Cette éthique DIY (do it yourself) a non seulement jeté les bases de sa propre carrière, mais elle a aussi inspiré toute une génération d’artistes sud-asiatiques indépendants vivant à l’étranger.

« Dans notre groupe — avec AP Dhillon et Shinda Kahlon — on voit à quel point ça motive les autres », dit-il. « Ils comprennent désormais qu’un artiste indépendant peut tout faire lui-même. On n’a pas besoin d’un label pour exister. Il suffit d’y croire, et de s’assurer que ce qu’on crée est de qualité. »

Les débuts n’avaient rien de glamour, mais ils ont été fondamentaux. Avec des morceaux comme le succès viral « Faraar », Gurinder Gill s’est rapidement imposé comme l’un des visages d’un son en pleine mutation. Entouré de ses collaborateurs de longue date Dhillon et Kahlon, il a développé une esthétique marquée par des productions léchées, des refrains percutants et un univers visuel cohérent.

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En 2023, il sort Hard Choices, un projet solo discret, mais révélateur — un format court qui laissait entrevoir une direction plus personnelle.

Deux ans plus tard, avec World Is Ours, il passe à la vitesse supérieure. Premier album solo complet, entièrement conçu de manière indépendante, le disque marque un tournant dans sa démarche artistique : le son est plus réfléchi, les textes plus introspectifs et l’identité artistique entièrement assumée.

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« Il y a eu un changement total », affirme-t-il. « Dans le son, les vidéos, le style, la mode… tout évolue, tout s’élève. »

Désormais installé en Colombie-Britannique — bien qu’il fasse régulièrement des allers-retours à Toronto — Gurinder Gill a récemment franchi une nouvelle étape dans son parcours artistique : il a construit son propre studio.

Un changement modeste en apparence, mais symbolique. Fini les installations de fortune de ses débuts : il dispose désormais des outils et de l’espace nécessaires pour créer dans un environnement professionnel, façonné à son image. Un marqueur clair du chemin parcouru, de l’époque où il était autodidacte et à court de moyens jusqu’à aujourd’hui, où il garde le contrôle total de son art.

Et malgré l’ampleur grandissante de ses projets, il n’est pas question pour lui de céder les rênes à l’industrie.

« Si c’est pour continuer à tout confier à l’industrie, pourquoi se donner autant de mal ? », lance-t-il, sincère. « Je pourrais facilement dire à un label : “Signez-moi, gérez tout.” Mais non. Mon équipe et moi, on s’occupe de la création, de la production, de tout. »

Gill travaille avec un noyau serré de collaborateurs dans les domaines du visuel, de la vidéo, du design et du marketing — et il s’implique dans chaque aspect.

« Regardez ce que je porte », dit-il en pointant son sweat-shirt. « C’est du World Is Ours merch. »
Il fait partie de la prochaine collection dérivée de l’album : t-shirts, ensembles courts, manches longues et manches courtes. Le style, qu’il portait notamment lors de son passage au NXNE, reflète la même esthétique épurée et affirmée qui caractérise son identité visuelle récente — minimaliste, mais marquée, plus posée que clinquante.

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Le lancement de sa marque de produits dérivés n’est qu’un projet parmi d’autres. Une version deluxe de World Is Ours est en cours de finalisation, de nouveaux singles sont en préparation, et une tournée se profile à l’horizon — au Canada, mais aussi à l’international.

S’il n’est pas retourné en Inde depuis sa tournée de 2020-2021, il confirme que le retour est imminent.
« On va venir », affirme-t-il. « On va absolument passer par Mumbai. »

Gurinder Gill photographed in Toronto in June 2025 by Bryan Egan.Gurinder Gill photographiée à Toronto en juin 2025 par Bryan Egan.

Interrogé sur son évolution musicale, Gurinder Gill revient sur l’impact de son expérience diasporique — une influence qui dépasse le simple son pour toucher à la perspective même de son art.

« Les choses ont beaucoup changé », confie-t-il. « Quand j’ai commencé, en 2019, la narration était complètement différente. Mais si vous écoutez World Is Ours en 2025, la manière dont on a mêlé tous ces genres, musicalement, c’est un tout autre niveau. On a beaucoup appris depuis “Brown Munde”, “Excuses”… chaque projet a marqué une étape. »

Cette évolution s’exprime aussi dans son approche de la collaboration. Les fans se demandent souvent si un retour avec AP Dhillon et Shinda Kahlon est prévu — mais Gill ne veut rien forcer.

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« On n’a pas encore vraiment fait de sessions studio. Chacun avance de son côté en ce moment », explique-t-il.
« J’espère que, quand le bon moment viendra, on se retrouvera naturellement. Et bien sûr, si ça arrive, ce sera avec l’énergie du groupe original. »

Pour l’instant, Gill se concentre sur sa croissance personnelle — une quête d’authenticité plus que d’ambition.

« Je m’admire moi-même. Je n’admire personne », affirme-t-il, sans détour.
« Si je cherche à m’améliorer, pourquoi vouloir être quelqu’un d’autre ? J’essaie juste d’être heureux avec qui je suis, et de m’épanouir à ma façon. »

Ses premiers morceaux avec Dhillon et Kahlon étaient taillés pour l’efficacité : des titres directs, accrocheurs, pensés pour la viralité. Le tempo était rapide, tout comme leur propagation en ligne. Avec World Is Ours, Gill prend un virage plus réfléchi.

Des morceaux comme « MVP » ou « City 2 City » adoptent un rythme plus posé, mêlant des sonorités trap à des guitares plus douces. Le résultat est plus nuancé, laissant de la place aux détails et à l’atmosphère plutôt qu’à l’urgence.

C’est le reflet d’un artiste en pleine transformation — moins en quête d’un “son”, davantage concentré sur la création d’un univers qui lui ressemble.

« Les gens ne cherchent que l’influence », constate Gurinder Gill.

« Mais si tu deviens viral avec une seule vidéo, c’est que tu n’as pas de vision à long terme. Il faut investir du temps dans ton art et construire quelque chose de durable. »

Il est lucide face aux effets de la culture du streaming, où l’attention du public est plus volatile que jamais.

« Tu peux sortir un album de 30 minutes et personne ne va l’écouter », dit-il. « Aujourd’hui, tout le monde essaie de faire des morceaux de deux ou trois minutes. L’attention est ultra-rapide : si la musique ne plaît pas, ils passent à autre chose en deux secondes. »

Quand on lui demande ce qui s’en vient, Gill laisse entrevoir de grandes choses : de nouvelles collaborations, des featurings, une version deluxe de World Is Ours — et peut-être même un tout nouveau projet.

« On pourrait sortir une autre cassette d’ici la fin de l’année », glisse-t-il, énigmatique.

Et il insiste : ce n’est qu’un point de départ.

« On est encore au tout début », dit-il. « Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. »

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Rogers Stadium at night
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