L’artiste pop torontoise Renforshort, qui vient tout juste de faire son entrée dans les palmarès Billboard de diffusion radio, n’en est qu’à ses débuts
Avec un nouvel EP, une présence grandissante à la radio et une récente première partie pour Avril Lavigne, l’auteure-compositrice-interprète torontoise est en plein essor.

Renforshort
Après des années de persévérance, Renforshort a enfin percé sur les ondes canadiennes.
Plus tôt cette année, son single « on my way! », extrait de son nouvel EP a girl's experience, a atteint la 16e position du palmarès CHR/Top 40, daté du 15 février.
« J’étais aux balances à Manchester quand mon gérant me l’a annoncé, et j’ai éclaté en sanglots », confie-t-elle à Billboard Canada. « Je m’étais tellement mise de pression que je pensais que c’était impossible — et maintenant, c’est arrivé. »
Pour cette étoile montante de la pop indépendante, née Lauren Isenberg, l’humilité reste essentielle.
« J’ai toujours rêvé de réussir dans la musique », explique-t-elle. « Mais à un moment donné, il faut commencer à devenir un peu plus réaliste. »
Dans une industrie saturée, décrocher une diffusion radio tout en trouvant un véritable écho auprès du public est un exploit. Six ans après ses débuts, elle y est enfin arrivée.
Originaire de Toronto, Isenberg s’est initiée très jeune à la scène en jouant du piano et en participant à des soirées open mic locales. À 13 ans, elle partageait déjà des reprises sur YouTube et SoundCloud, ce qui l’a menée à rencontrer le producteur Jeff Hazin, son principal collaborateur depuis. Ensemble, ils lancent en 2019 son premier single R&B/pop, « Waves », qui capte rapidement l’attention de Geffen Records. Signée à seulement 17 ans, elle enchaîne avec « Mind Games », nommé au Prix de la chanson SOCAN.
Ses deux premiers EP, Teenage Angst (2020) et Off Saint Dominique (2021), lui valent une solide réputation. L’un de ses titres phares, « I Drive Me Mad », inspiré par ses épisodes d’anxiété, dépasse aujourd’hui les 11 millions d’écoutes sur Spotify.
Sur scène, Isenberg affirme désormais une nouvelle confiance. Au Billboard Canada Live NXNE, elle a livré une performance complète de son nouvel EP, en plus de quelques morceaux plus anciens. « Je suis un peu timide, mais sur scène, c’est là où je me sens la plus vraie », confie-t-elle. « C’est comme une fête où on se nourrit de l’énergie des autres. »
En 2022, elle sort dear amelia, un premier album sincère et percutant, sur lequel figurent Travis Barker et Jake Bugg. Mais après cinq années chez Geffen, elle décide de rejoindre le label indépendant Nettwerk. « J’ai perdu beaucoup de membres de mon équipe chez Interscope. Sans eux, c’était dur de faire passer ma vision », dit-elle.
Ce nouveau chapitre lui redonne de l’élan. Elle publie un EP dépouillé, Clean Hands Dirty Water, puis consacre les mois suivants à la création d’un nouveau projet : A Girl’s Experience, lancé en juin dernier.
Ce mini-album de quatre titres explore la complexité de l’adolescence à travers une production audacieuse et des textes vulnérables. À la croisée de la pop et de l’indie-rock, il puise dans la nostalgie des années 2010 — entre autres chez Tegan and Sara, Icona Pop, Charli XCX et Metric. « J’écoutais beaucoup les sons de mon adolescence », dit-elle. « Même si l’EP sonne moderne, tout part de là. »
Et ça fonctionne : « feeling good », l’un des titres du projet, évoque l’énergie de « Closer » de Tegan and Sara. Le morceau s’est classé au CHR/Top 40, entrant à la 36e place le 28 juin avant de se maintenir à la 38e le 5 juillet.
Si ce récent succès radio marque une belle récompense, Isenberg n’a pas l’intention de se reposer sur ses acquis. Son son, affirme-t-elle, continuera d’évoluer. « On vit à une époque où c’est plus facile que jamais de prendre des risques et d’essayer quelque chose de nouveau », dit-elle, tout en insistant sur l’importance de conserver une signature personnelle. « On reconnaît un artiste à ses mélodies et aux mots qu’il choisit. »
Cette percée dans les charts rappelle l’essentiel : savourer chaque moment de la vie d’artiste. Et les moments forts s’enchaînent. Le 5 juillet, elle assurait la première partie d’Avril Lavigne au Hard Rock Café d’Ottawa — arborant fièrement un débardeur « I ♥ Avril ».
À travers les remises en question et les remous de l’industrie, Isenberg garde aujourd’hui une certaine lucidité. « J’ai connu des hauts et des bas prolongés, mais je me sens chanceuse », confie-t-elle. « Si vous m’aviez posé la question il y a sept mois, j’aurais dit “putain non”. Mais j’ai beaucoup de raisons d’être reconnaissante. »