Drake accuse UMG et Spotify d'avoir orchestré un stratagème visant à « gonfler artificiellement » le succès du titre « Not Like Us » de Kendrick Lamar
Dans une requête légale, l'équipe de la star accuse UMG et Spotify de graves méfaits – un rebondissement surprenant, survenant seulement quelques mois après sa querelle très médiatisée avec Kendrick.
Drake a intenté une action en justice contre Universal Music Group (UMG) et Spotify, les accusant d’avoir conspiré pour gonfler artificiellement la popularité du titre Not Like Us de Kendrick Lamar.
Dans une requête déposée lundi (25 novembre) devant un tribunal de Manhattan, Frozen Moments LLC, la société de Drake, accuse UMG d’avoir orchestré un « stratagème » illégal impliquant des bots, des pratiques de payola et d’autres méthodes pour promouvoir le morceau de Lamar — une chanson qui attaquait sévèrement Drake au milieu d’une querelle très médiatisée entre les deux artistes.
« UMG ne s’est pas appuyée sur le hasard, ni même sur des pratiques commerciales courantes », écrivent les avocats de la société de Drake. « Elle a plutôt lancé une campagne visant à manipuler et saturer les services de streaming et les ondes. »
Les avocats de Drake accusent UMG d’avoir enfreint le Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act (RICO), une loi fédérale souvent utilisée dans des affaires criminelles impliquant le crime organisé. Ils dénoncent également des pratiques commerciales trompeuses et de la publicité mensongère en vertu de la législation de l’État de New York.
Ces documents judiciaires marquent un tournant remarquable dans le conflit de grande envergure entre les deux stars, qui s’étaient échangé des diss tracks cinglants pendant plusieurs mois plus tôt cette année. Que ce différend se transforme en litige commercial semblait presque impensable dans le monde du hip-hop.
Cette affaire représente également une rupture majeure entre Drake et UMG, où l’artiste a passé toute sa carrière — d’abord via un contrat avec Young Money, le label de Lil Wayne distribué par Republic Records, puis en signant directement avec Republic.
De son côté, Lamar a également passé toute sa carrière affilié à UMG — d’abord via le label TDE distribué par Interscope, puis plus récemment via sa propre société, pgLang, dont il obtient une licence par Interscope.
Sur le plan technique, la requête déposée lundi ne constitue pas encore une plainte complète, mais une « pétition pré-contentieuse » — une procédure prévue par la loi de New York pour recueillir des informations avant de déposer une plainte formelle.
Spotify a refusé de commenter ces allégations lorsqu’il a été contacté par Billboard. UMG n’a pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.
Les avocats de Drake affirment qu’UMG a exécuté son « stratagème » de différentes manières, notamment en facturant à Spotify des tarifs de licence considérablement réduits en échange de recommandations ciblées du morceau auprès d’utilisateurs recherchant des « chansons ou artistes sans lien ». Ils accusent également UMG d’avoir payé des influenceurs pour promouvoir la chanson sur les réseaux sociaux et d’avoir employé des armées de bots pour gonfler frauduleusement les chiffres.
« UMG … a conspiré avec des parties pour l’instant inconnues et les a payées afin d’utiliser des bots pour augmenter artificiellement la diffusion de Not Like Us et tromper les consommateurs en leur faisant croire que la chanson était plus populaire qu’elle ne l’était réellement », affirment les avocats de Drake.
Une allégation particulièrement marquante avance qu’UMG aurait payé Apple pour que l’assistant vocal Siri « détourne intentionnellement les utilisateurs » vers la chanson de Kendrick.
« Des sources en ligne ont rapporté que lorsque des utilisateurs demandaient à Siri de jouer l’album Certified Loverboy de [Drake], Siri lançait à la place Not Like Us, qui contient les paroles ‘certified pedophile’ (pédophile certifié), une attaque contre Drake », détaillent les avocats.
Apple n’est pas nommée comme partie dans la pétition et n’est accusée d’aucune faute. Un porte-parole de la société n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
Pourquoi UMG aurait-elle choisi de promouvoir agressivement le morceau de Lamar ? Selon les avocats de Drake, cela découlerait en partie des dynamiques internes d’UMG et d’Interscope, où les incitations financières pour les dirigeants sont « largement basées sur les performances de divisions spécifiques, plutôt que sur l’ensemble d’UMG ».
« Les stratagèmes d’UMG … étaient motivés, au moins en partie, par le désir des dirigeants d’Interscope de maximiser leurs propres profits », écrivent les avocats de Drake. « Ces dirigeants ont été incités à maximiser le succès financier d’Interscope via la promotion de Not Like Us et son impact revitalisant sur le catalogue précédent de l’artiste. »
Les avocats de Drake précisent qu’il a tenté d’aborder la question avec UMG avant de se tourner vers les tribunaux, mais que le géant de la musique « n’a montré aucun intérêt à assumer la responsabilité de ses actes ». À l’inverse, UMG aurait activement cherché à dissimuler ses méfaits, notamment en licenciant des employés « perçus comme loyaux envers Drake ».
« Drake a tenté à plusieurs reprises d’engager des discussions avec UMG pour résoudre le préjudice continu qu’il a subi à cause des actions d’UMG », lit-on dans la requête. « UMG a refusé de négocier et a insisté sur le fait qu’elle n’était pas responsable de ses propres actes. »
Au lieu de cela, Drake affirme qu’UMG a « pointé du doigt » Lamar et insisté pour que Drake poursuive son rival plutôt que le label. Il prétend également qu’UMG lui a suggéré qu’elle engagerait une action contre Lamar si Drake déposait lui-même une plainte.
MISE À JOUR : Cette histoire a été mise à jour à 17 h 38 (heure de l’Est) le 11 novembre avec des détails supplémentaires issus de la requête. Il s’agit d’une histoire en développement et elle sera mise à jour dès que de nouvelles informations seront disponibles.