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La culture jazz montréalaise à l’honneur au TIFF 2025

Sélectionné dans le Programme 01 de la section courts métrages du TIFF 2025, Jazz infernal de Will Niava propose une musique originale, mêlant le patrimoine jazz de Montréal au parcours contemporain d’un jeune trompettiste ivoirien en exil.

La culture jazz montréalaise à l’honneur au TIFF 2025

Jazz Infernal

Lian Benoit

Porté par le jazz comme langage universel, le court métrage Jazz Infernal suit le parcours d’un jeune trompettiste ivoirien confronté à l’exil, à l’intégration et à la mémoire afro-descendante.

Le film a été présenté en première la semaine dernière au Scotiabank Theatre de Toronto et est en lice dans la catégorie courts métrages du TIFF 2025.


Réalisé par le cinéaste canadien-ivoirien Will Niava, Jazz Infernal raconte l’histoire de Koffi, fils d’un trompettiste légendaire, qui doit faire face à l’héritage musical de son père tout en laissant derrière lui les fantômes de la Côte d’Ivoire. À travers son parcours, le film explore les diasporas africaines et met en lumière la vitalité de la scène jazz de Montréal.

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Niava s’intéresse à la place des nouvelles générations d’immigrants, prises entre mémoire, transmission culturelle et construction identitaire dans une ville qu’ils apprennent encore à connaître. Fidèle à son approche, le réalisateur centre l’histoire sur des personnages noirs, offrant une visibilité rare à des récits trop souvent marginalisés.

Koffi est interprété par Ange-Eric Nguessan, acteur ivoirien connu pour les séries Teenager, MTV Shuga Down South, Cacao, ainsi que le film Jusqu’au Bout. Nguessan apporte toute sa profondeur à Koffi, un jeune musicien partagé entre l’héritage de son père et sa volonté de s’imposer sur la scène jazz montréalaise.

Jazz Infernal

J’ai assisté à la projection d’ouverture en tant qu’invitée du réalisateur Will Niava, que je connais personnellement à Montréal, et j’ai discuté avec lui des profondes racines personnelles du film.

« C’est une histoire très intime, » explique-t-il. « Je voulais retracer mes premiers pas au Canada en tant qu’immigrant. Après le décès de mon père, j’ai trouvé un moyen de réinventer cette expérience. Mon père était passionné de jazz. C’est cette musique qui nous reliait. Il écoutait Miles Davis, Nat King Cole… Chaque fois que j’entends du jazz, je pense à lui. »

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Jazz Infernal raconte l’histoire d’un jeune trompettiste qui ne peut jouer qu’après avoir fait le deuil de son père. En s’ancrant dans cette intimité personnelle, Niava exprime son chagrin à travers le son et l’image, la musique étant presque constamment présente, donnant le rythme et l’ambiance du film.

Pour concrétiser cette vision, Niava a fait appel au compositeur et trompettiste Hichem Khalfa, accompagné d’un ensemble talentueux comprenant Theo Abellard au piano, Édouard Touchette au trombone, Remi-Jean Leblanc à la contrebasse, Ronny Desinor à la batterie et Alexandre Colas-Jeffery au saxophone. D’autres contributions sont venues de Sandro Guedy et Rémi Turcotte, tandis que les démos musicales comportaient Alexandre Le Blanc à la basse, Fritz Anthony Pageot à la batterie et David Osei-Afrifa au piano. Bien qu’aucun membre de la distribution ne sache réellement jouer d’un instrument, Niava tenait à ce que la partition soit entièrement originale.

« La musique est aussi importante que l’image, » précise-t-il. « Pour moi, c’est 50-50. Hichem a une manière unique de composer, parfois avec une touche ludique. C’est incroyable de voir comment la musique transforme l’énergie d’un film. »

Ce paysage sonore riche souligne l’ambition d’un film intemporel. Niava souhaitait transcender les époques, à l’image du jazz lui-même. Mais le film reflète aussi ses expériences montréalaises. Jazz Infernal, dit-il, est une manière de revisiter la ville à travers la mémoire musicale.

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« Montréal est légendaire pour le jazz : Oscar Peterson, Oliver Jones, et même Louis Armstrong y sont passés, » raconte-t-il. « J’ai été profondément inspiré par cette histoire du jazz noir à Montréal, souvent négligée ou à peine racontée. »

Unique court-métrage en prises de vues réelles dans la sélection du TIFF provenant du Québec, Jazz Infernal tisse ensemble références culturelles, échos de l’histoire musicale montréalaise et réflexion profondément personnelle sur l’exil. La musique ne se contente pas d’accompagner les images : dans les clubs enfumés et les rues nocturnes, elle devient une force narrative à part entière, exprimant les rêves, les luttes et la résilience des communautés afro-descendantes.

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Sara Dufour
Photo de courtoisie

Sara Dufour

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