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La Canadian Music Week devient Departure

Sous une nouvelle direction, le célèbre festival change de nom et élargit sa programmation pour inclure la comédie, la technologie et l’art. Les réactions à cette annonce sont prudemment optimistes, avec l’espoir que cette nouvelle ambition continuera de mettre les artistes canadiens au premier plan.

From left to right: Jackie Dean, Chief Operating Officer of Loft Entertainment; Tom Pistore President of OVG Canada; Kevin Barton, Executive Producer, Loft Entertainment and Randy Lennox, co-founder and CEO of Loft Entertainment

De gauche à droite : Jackie Dean, chef de l'exploitation de Loft Entertainment; Tom Pistore, président d'OVG Canada; Kevin Barton, producteur exécutif de Loft Entertainment et Randy Lennox, cofondateur et PDG de Loft Entertainment

George Pimentel pour le départ

La Canadian Music Week connaît actuellement une transformation majeure.

Pour la première fois depuis 1982, le festival de musique et la conférence changent de nom et s’appelleront désormais Departure. Le tout nouveau Departure Festival + Conference se tiendra du 6 au 11 mai 2025.


Cette année, Loft Entertainment et Oak View Group (OVG) ont racheté le festival à son fondateur, Neill Dixon, qui prend sa retraite. Les changements ont été annoncés lors d’un cocktail mardi (12 novembre) au nouvel emplacement du festival à Toronto, l’hôtel X.

« Departure rend hommage à nos racines et célèbre notre avenir », a déclaré Kevin Barton, producteur exécutif chez Loft Entertainment. « Nous créons une rampe de lancement qui ouvre la porte à des discussions plus profondes et inclusives, tout en mettant en valeur la richesse de la scène culturelle de Toronto, célébrant les créateurs canadiens et accueillant des artistes internationaux. »

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Lors de discours et d'une discussion informelle, Kevin Barton, accompagné du cofondateur de Loft Randy Lennox et de la directrice de l’exploitation Jackie Dean, a rejoint Tom Pistore, président d’OVG Canada, pour présenter la nouvelle vision du festival.

Lennox et Barton ont souligné l’ambition de l’événement, qui dès la première année, s’élargira pour inclure des spectacles d’humour, des innovations technologiques et de la gastronomie. À plus long terme, ils prévoient d'intégrer des segments consacrés au cinéma, à la mode et à d’autres thématiques. Ils ont admis qu'ils prendraient des risques importants, ce qui pourrait mener à des erreurs en cours de route.

Le festival de l’année prochaine proposera une vitrine pour les auteurs-compositeurs, des performances humoristiques, des food trucks, ainsi qu’une nouvelle application et une infrastructure numérique modernisée.

L’objectif de Departure est de se développer et de se moderniser, tout en respectant l’histoire de la Canadian Music Week, ont-ils déclaré. L'année prochaine, ils rendront hommage à l'ancien leader de la CMW, Neill Dixon, en lui décernant un prix pour l’ensemble de sa carrière.

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L’humoriste Russell Peters a ouvert la soirée avec un discours moins formel, partageant ses espoirs pour le festival. À la fois humoriste et DJ, il a confié qu’il évitait la CMW avec ses amis dans le passé « parce que c’était de la soupe – pleine de crackers ». Il a plaisanté en disant que l’idée de diversification du festival se limitait à Kardinal Offishall et c’est tout.

Barton a insisté sur l’importance de l’inclusivité, précisant que l’équipe a rencontré différentes communautés en quête d’équité au sein de l’industrie artistique canadienne. Avec plus de 160 langues parlées à Toronto, l’objectif est de refléter cette richesse multiculturelle.

Pistore a expliqué que Departure fait partie de l’expansion du groupe Oak View basé à Denver au Canada, incluant de nouvelles embauches et un projet de 280 millions de dollars pour transformer une arène à Hamilton, en Ontario. L’ambition est de se développer, « mais toujours enraciné dans une fondation canadienne ».

Les réactions sur les réseaux sociaux et lors de l’événement ont été partagées. Certains se montrent optimistes face à cette évolution du festival, espérant qu’il offrira une plus grande plateforme aux artistes canadiens. D’autres craignent que le nouveau propriétaire, notamment l’américain Oak View Group, et la suppression du mot « canadien » dans le nom n’altèrent l’identité canadienne et l’accent mis sur l’industrie locale.

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Karan Chahal, avocat spécialisé en musique et affaires et agent chez LSC Law, participe à la CMW depuis plusieurs années et considère l’événement comme l’une des conférences les plus importantes au Canada. Il a particulièrement apprécié l’édition de l’an dernier, qui mettait en lumière l’industrie musicale indienne et la musique punjabi au Canada.

« C’est une plateforme incroyable, car tout le monde y est pour la même raison : la musique », explique-t-il. « L’industrie musicale au Canada est encore en pleine croissance, et les artistes ont besoin de soutien. Il y a tellement de talents incroyables ici, et la CMW est un lieu où les artistes, les maisons de disques et les agents peuvent tisser ces liens dans l’industrie. »

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L’espoir de Chahal est que l’élargissement du festival Departure vers d’autres domaines ne diluera pas le soutien apporté spécifiquement à la musique.

« Je pense qu’il faut attirer davantage d’attention sur cet événement, qu’il faut le faire grandir. L’implication de personnes stratégiques ne pourra qu’aider », explique-t-il. « J’espère simplement que nous ne perdrons pas ce qu’il représentait à l’origine et que nous continuerons à soutenir la culture. »

Rudy Blair, journaliste musical indépendant et intervieweur, couvre la Canadian Music Week depuis près de 30 ans. Ces dernières années, il a également été animateur de conférences pour le festival sous la direction de Dixon.

Blair admet que le nouveau nom prendra un peu de temps à être adopté, mais il est convaincu que cette évolution ne peut être que bénéfique.

« Il faut toujours aller de l’avant, et tant que le changement respecte ce qui a été fait avant, c’est une bonne chose », souligne-t-il. « Regarder les choses différemment, les présenter autrement, c’est essentiel. Departure fait partie de cette évolution. »

« Le mandat depuis le début, il y a 42 ans, jusqu’en 2025, reste le même », poursuit-il. « Il s’agit avant tout des fans, des artistes, de l’éducation du public et de faire en sorte que le monde sache que le Canada abrite certains des talents les plus exceptionnels. Peu importe les autres directions qu’ils prendront, j’espère qu’ils garderont l’esprit de Neill (Dixon), qui était de promouvoir le talent canadien. »

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Par Raphaël Rahim Nikiema

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