La CMRRA (Agence canadienne des droits de reproduction musicaux) a versé 96 millions de dollars de redevances aux éditeurs et aux auteurs-compositeurs en 2024
L'Agence canadienne des droits de reproduction musicaux (CMRRA), qui célèbrera son 50e anniversaire en 2025, a enregistré une hausse de 23 % des distributions par rapport à 2023, portée par la croissance du streaming et de TikTok.
L’une des principales agences de redevances du Canada a constaté une augmentation marquée des distributions en 2024.
L' Agence canadienne des droits de reproduction musicaux (CMRRA) a distribué 96 millions de dollars en redevances aux éditeurs et aux auteurs-compositeurs auto-édités l'an dernier. Cela représente une augmentation de 23 % par rapport à 2023, la diffusion en continu affichant une croissance de 38 %.
TikTok s'est imposé comme l’un des secteurs de croissance les plus dynamiques, avec une hausse spectaculaire de 126 % des redevances générées sur la plateforme. Ce phénomène illustre l'influence majeure de TikTok sur la découverte et la popularité de la musique contemporaine, propulsant de nouveaux artistes au sommet des classements et redonnant vie aux catalogues d’anciens répertoires.
Les revenus internationaux ont également connu une progression notable de 50 %, confirmant la solidité du marché musical mondial pour les artistes canadiens.
Par ailleurs, les téléchargements numériques ont bondi de 62 %, tandis que les revenus issus des supports physiques sont restés relativement stables, enregistrant une croissance de 12 %.
Ces résultats marquent une année exceptionnelle pour la CMRRA, qui célèbre son 50e anniversaire en 2025. En 2024, l’agence a renouvelé ses accords de licence avec les principales plateformes de streaming, accueilli 360 nouveaux clients et noué des partenariats avec les Juno, Honey Jam et l’Association canadienne de la musique country.
Pour marquer ce cap symbolique, la CMRRA revient sur ses réalisations et se projette vers l’avenir de l’industrie musicale. Dans une lettre d’information retraçant son histoire, son président, Paul Shaver, évoque les grandes étapes qui ont jalonné ces cinq décennies.
« Nous comptons plus de 7 000 clients à travers le monde et jouissons d’une réputation bien établie dans le secteur : efficacité, technologie de pointe, proximité client et fiabilité », explique Shaver dans l’émission The Pulse de la CMRRA. « Bon nombre de ces clients représentent des centaines, voire des milliers, d’auteurs-compositeurs, renforçant ainsi notre portée et notre impact à l’échelle mondiale. »
Fondée en 1975 pour centraliser les licences musicales au Canada, la CMRRA a joué un rôle clé dans l’adoption en 1997 d’un tarif de reproduction mécanique imposant aux radios commerciales de verser des redevances, générant ainsi 150 millions de dollars pour les ayants droit. En 2004, elle a négocié directement avec des plateformes comme iTunes afin de faciliter l’intégration des redevances de reproduction dans l’ère numérique.
Rachetée par SoundExchange en 2017, la CMRRA s’est depuis attaquée aux défis contemporains liés aux licences et aux redevances. Elle collabore avec la SOCAN, Music Publishers Canada et la CIMA pour établir un cadre de licences encadrant l’utilisation de matériel protégé par le droit d’auteur dans l’intelligence artificielle, l’un des enjeux majeurs de l’industrie musicale.
Dans un entretien accordé à Billboard Canada plus tôt cette année, Shaver a également souligné l’importance de la rationalisation des métadonnées.
« L’un des plus grands défis actuels de l’industrie musicale canadienne, notamment dans l’édition musicale, est la gestion de l’immense volume de données et d’informations sur les droits, à mesure que la consommation musicale continue de croître à l’échelle mondiale », a-t-il expliqué.
Selon lui, il est impératif pour l’ensemble du secteur de simplifier ces processus afin de permettre aux ayants droit de suivre et percevoir plus facilement les redevances de leurs auteurs-compositeurs. La CMRRA entend ainsi continuer à jouer un rôle essentiel en offrant aux éditeurs de musique et aux auteurs-compositeurs auto-édités une administration complète, efficace et transparente.