La musique indépendante réclame le maintien des fonds fédéraux
Des organisations telles que la CIMA, SaskMusic et Music NL appellent les citoyens à interpeller leurs députés afin de protéger le budget du Fonds de la musique du Canada, menacé d’une coupure pouvant aller jusqu’à 50 % s’il n’est pas renouvelé avant le 4 novembre.

Les organismes musicaux indépendants lancent un appel à l’aide alors que la date limite pour le renouvellement du financement de la musique canadienne approche à grands pas.
En 2024, le gouvernement fédéral avait annoncé une bonification temporaire de 16 millions de dollars par an au Fonds de la musique du Canada, qui soutient les programmes de FACTOR et Musicaction — deux des piliers les plus essentiels du financement musical au pays. Cette enveloppe supplémentaire, totalisant 32 millions de dollars sur deux ans, visait à propulser la carrière des artistes canadiens tout en consolidant la stabilité et la compétitivité de l’industrie musicale nationale.
Or, à l’approche de la date butoir du 31 mars 2026, plusieurs associations — dont la Canadian Independent Music Association (CIMA), SaskMusic, Music NL et d’autres — invitent le public à écrire à leurs députés pour s’assurer que ces fonds soient renouvelés. Sans ce soutien, préviennent-elles, les investissements en faveur des artistes et entreprises musicales canadiennes pourraient être réduits de moitié.
Le gouvernement a par ailleurs annoncé que le budget 2026 sera discuté dès le 4 novembre, soit plusieurs mois avant la date initiale de mars — une échéance qui ajoute de la pression sur le milieu culturel.
Cette situation survient à un moment critique pour l’écosystème musical canadien. Selon la CIMA, les contributions des radiodiffuseurs privés à FACTOR ont chuté drastiquement, passant de 16 millions de dollars au début des années 2020 à environ 2 millions cette année. En 2024, FACTOR a également été victime d’un vol informatique de 9,8 millions de dollars, fragilisant encore davantage ses ressources.
Parallèlement, les retombées prévues du projet de loi C-11 (Loi sur la diffusion en ligne) — qui devait permettre de redistribuer 5 % des revenus des grandes plateformes étrangères comme Spotify, Amazon et Apple vers la création canadienne — sont en suspens, à la suite d’une poursuite judiciaire intentée par ces mêmes entreprises.
« Que vous soyez une grande entreprise canadienne, une jeune entreprise musicale, un artiste établi ou un musicien émergent, tout le monde bénéficie des investissements faits par FACTOR et Musicaction », a déclaré Andrew Cash, président et chef de la direction de la CIMA.
Il invite le public à envoyer un courriel à Stephen Guilbeault (ministre de l’Identité et de la Culture canadiennes), François-Philippe Champagne (ministre des Finances) et au premier ministre Mark Carney.
« Aujourd’hui plus que jamais, nous devons renforcer le tissu de la culture fabriquée au Canada », a-t-il insisté.
Ce n’est pas la première fois que la CIMA s’adresse directement au gouvernement. Plus tôt cette année, à la suite de la nomination du cabinet Carney, l’organisation avait déjà exhorté Guilbeault à placer la culture, la propriété intellectuelle et la souveraineté canadiennes au cœur des priorités fédérales.
Du côté de Music NL, la directrice générale Tamara Kater a rappelé à la station VOCM que le financement de 16 millions de dollars aide les artistes à accéder aux marchés internationaux, à embaucher des attachés de presse et à participer à des festivals. Ces fonds, distribués à l’échelle nationale, profitent aussi aux initiatives locales, comme la Semaine de la musique de Terre-Neuve-et-Labrador.
« Sans cet argent, plusieurs projets de développement ne verront tout simplement pas le jour », a-t-elle averti.
À une semaine de l’échéance, les organismes appellent le public et les professionnels de l’industrie à faire entendre leur voix en écrivant à leurs représentants pour préserver l’avenir du financement musical canadien. .

















