Le Tokyo Police Club fait ses adieux à Toronto lors d’un dernier concert chargé d’émotion
Après près de 20 ans de carrière, le célèbre groupe de rock indépendant originaire de Newmarket, en Ontario, a tiré sa révérence avec une série de quatre concerts à guichets fermés dans sa ville natale, au History, culminant le vendredi 29 novembre.
Toronto a tourné une page de l’histoire du rock indépendant canadien vendredi 29 novembre au History.
Tokyo Police Club a fait ses adieux avec quatre concerts à guichets fermés dans cette salle de 2 500 places, marquant la fin d’une carrière de près de deux décennies.
Le public, composé d’amis, de fans de longue date et de membres de la famille des musiciens, évoquait une grande réunion des années 2000, un clin d'œil à l’âge d’or de l’indie rock.
Le groupe a offert une prestation impressionnante de 29 chansons, couvrant l’ensemble de son parcours : des débuts prometteurs en tant qu’adolescents dans un groupe branché, en passant par leur apogée sur les ondes radio au milieu des années 2010 avec le titre pop Hot Tonight, jusqu’à leurs derniers jours en tant que vétérans du rock indépendant.
Chargée d’émotions, la soirée a été ponctuée de souvenirs partagés sur scène, retraçant les hauts et les bas de leur carrière. Tokyo Police Club a traversé différentes ères de la musique canadienne : d’un phénomène Myspace qui faisait sensation sur les blogs à des artistes confirmés de l’ère du streaming. Leur discographie inclut des albums publiés par des labels indépendants de renom tels que Mom + Pop et Dine Alone.
Graham Wright, membre du groupe, a récemment lancé un podcast intitulé Major Label DebutMajor Label Debut, où il explore la délicate dichotomie entre l’art et le commerce à travers l’analyse des premiers albums de ses groupes préférés sur des labels majeurs.
Bien que Tokyo Police Club ait connu des sommets commerciaux — apparaissant sur Letterman et remportant plusieurs prix, dont des Juno — ils ont toujours évité de signer directement avec une major. Ce choix leur a sans doute permis de préserver une connexion authentique avec leurs fans, qui se sont mobilisés en nombre pour ces ultimes concerts.
Le Tokyo Police Club à History à Toronto le 29 novembre 2024.Corey Chaltas/Live Nation
Ce lien personnel a été au cœur de la soirée d’adieu.
« Nous avons tout donné pour ce projet », a confié le chanteur Dave Monks d’une voix étranglée à un moment du spectacle. « C’est toute notre vie. »
Entre deux morceaux, Graham Wright s’est lancé dans des anecdotes nostalgiques, évoquant des lieux marquants pour le groupe, issus de son amitié avec Monks remontant à l’école primaire. Il a parlé du « garage de Dave », de « la voiture de Craig », du « sous-sol de Josh » et de l’arrêt de bus qu’il partageait avec Monks à Newmarket. Ce dernier faisait même de longs détours à pied pour passer plus de temps avec son ami. Wright se souvenait également d’une fausse guitare en bois récupérée d’un costume d’Halloween, avec laquelle il répétait des mouvements de rock star dans sa chambre – les mêmes qu’il a exécutés une dernière fois lors de ce chant du cygne.
Le groupe a été rejoint sur scène par Born Ruffians, anciens camarades de label et amis de longue date. Ce groupe de rock indépendant des années 2000, tout comme Tokyo Police Club, a su transformer l’engouement initial autour de sa musique en une carrière solide et durable. Leur talent pour les mélodies et les chansons a traversé les années, surpassant le bruit médiatique et les comparaisons de l’époque avec les Strokes ou Animal Collective. Résultat : une base de fans fidèle qui les suit encore aujourd’hui.
L’industrie musicale a connu des bouleversements majeurs depuis les années 2000, rendant plus difficile la survie des groupes de niveau intermédiaire. Pourtant, Tokyo Police Club et Born Ruffians ont prouvé qu’il est possible de durer en restant sincères et connectés à leur public.
La persévérance et l’authenticité sont des thèmes récurrents dans les chansons de Tokyo Police Club, notamment dans l’anti-folk Ready To Win (2018). Ce morceau aborde l’idée de rester fidèle à soi-même, même face à l’échec, avec cette ligne marquante : « Serre la main de quelqu’un que tu oublieras probablement. »
Lors de leur ultime concert, Monks a livré une version acoustique de cette chanson, transformant ces paroles en une sorte d’éloge doux-amer, une leçon tirée de l’histoire du groupe :
« Je me tiens sur une rivière, je me tiens sur une scène / Espérant la gloire, ou peut-être aujourd’hui / Parce que tout est une erreur, et un beau désordre / Comme ton voisin d’à côté quand tu l’as vu se déshabiller / Et je le ferai pour toujours, je ne ferai rien d’autre qu’échouer / Un étudiant de l’erreur qui ne peut que l’emporter... Mais maintenant, je suis prêt à gagner. »
Passant à la section rappel du set, Monks a demandé au public de prendre un moment pour faire un signe d'adieu littéral, et tout le monde, sur scène et dans la foule, a levé la main pour faire plaisir.
Le Tokyo Police Club à History à Toronto le 29 novembre 2024.Corey Chaltas/Live Nation
Alors que des crowdsurfers se laissaient porter par la foule, hissés sur les épaules de leurs amis — certains probablement pour la première fois depuis des années —, Tokyo Police Club jouait ses ultimes morceaux. Le groupe s’est ensuite rassemblé pour un dernier câlin collectif, suivi d’une révérence finale inspirée de Metallica, tirant sa révérence avec émotion et style.
Découvrez la liste des morceaux interprétés ci-dessous :
‘Favourite Food’
‘Favourite Colour’
‘Breakneck Speed’
‘Wait Up (Boots Of Danger)’
‘Centennial’
‘In A Cave’
‘Juno’
‘Sixties Remake’
‘New Blues’
‘Simple Dude’
‘Pigs’
‘Hang Your Heart’
‘Hands Reversed’
‘Gone’
‘Bambi’
‘Frankenstein’
‘Nature Of The Experiment’
‘Citizens Of Tomorrow’
‘Listen To The Math’
‘Tessellate’
‘A Lesson In Crime’
‘The Harrowing Adventures Of…’
‘Ready To Win’
‘Argentina (Parts I, II, III)’
‘Hot Tonight’
‘Box’
‘Cheer It On’
‘Your English Is Good’
‘End Of A Spark’