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Paul Anka, 84 ans, révèle sa règle d’or pour durer, dans la vie comme dans la musique : « Il faut écrire »

« C’est assez amusant, d’une certaine façon, et gratifiant », confie Anka à Billboard à propos de son succès inattendu sur TikTok.

Paul Anka: His Way

Paul Anka : Sa voie

Justin Zweifach/HBO

Il aura beau avoir 84 ans — et une carrière dont les plus grands succès précèdent parfois largement l’âge moyen des utilisateurs — TikTok compte un nouvel adepte en la personne de Paul Anka.

Son répertoire, qui inclut « Put Your Head on My Shoulder », « My Way » (écrit pour Frank Sinatra) ou encore « (You're) Having My Baby », connaît une seconde vie sur l’application, où il sert désormais de bande-son à des vidéos, des annonces de sexe de bébé et bien plus encore. Intrigué, Anka a téléchargé TikTok sur son téléphone et son iPad, et suit de près — avec sa maison d’édition Primary Wave — ce regain d’intérêt, raconté dans le documentaire HBO Paul Anka : His Way, diffusé à partir du 1er décembre.


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« C’est assez amusant, d’une certaine manière, et gratifiant », confie Anka à Billboard. « Je viens de quitter Mexico, où je me suis produit devant 10 000 personnes, et je vois des adolescents courir partout grâce à TikTok. Il y a quelques années, personne n’aurait imaginé ça. Je leur aurais dit qu’ils étaient fous. Qu’est-ce que c’est ? Pourquoi ? Comment ? D’où ça sort ? C’est incroyable. Mais grâce à TikTok, tous ces jeunes connaissent ces chansons. C’est génial. »

Anka multiplie aujourd’hui les projets : un documentaire, un nouvel album en 2026 et une comédie musicale, offrant à ce nouveau public comme à ses fidèles de longue date l’occasion de se plonger davantage dans sa vie et sa manière de travailler.

« Il faut écrire »

Conscient que « les documentaires pullulent ces temps-ci », Anka reconnaît avoir hésité à se lancer. « On m’approchait, mais je ressortais des réunions en me disant : “Ça ne me semble pas juste. Pas assez d’engagement. Pas assez de créativité.” » C’est le réalisateur John Maggio (Paul Anka : His Way, Mr. Saturday Night) et son équipe qui l’ont convaincu, assez pour qu’il accepte de leur laisser une grande liberté. Le film a été présenté en avant-première au Festival international du film de Toronto.

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« Je ne voulais pas être crédité comme producteur ou quoi que ce soit », explique-t-il. « Je leur ai dit : “Vous savez ce que vous faites. Je ne veux pas d’interviews. Pas 30 amis qui me couvrent d’éloges.” Ce n’était pas mon intérêt. Je faisais confiance à Maggio et à son équipe pour me suivre et capturer qui je suis. Peu à peu, c’est devenu un projet qui me tenait à cœur. »

Une vie à écrire

L’histoire est évidemment riche. À 15 ans, Anka quitte Ottawa pour New York et explose en 1957 avec « Diana ». Figure de la nouvelle vague pop aux côtés de Pat Boone, Bobby Darin et Frankie Avalon, il s’impose comme chanteur (48 titres au Billboard Hot 100, dont 10 top 10 et deux no 1), interprète, acteur et auteur-compositeur. Il écrira pour — ou collaborera avec — Sinatra, Buddy Holly (« It Doesn't Matter Anymore »), Sammy Davis Jr. (« I'm Not Anyone »), Tom Jones (« She's a Lady »), Barbra Streisand (« Jubilation »), Michael Jackson (« Love Never Felt So Good ») et même Drake (« Don't Matter to Me »).

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Il est aussi derrière « Johnny’s Theme », le célèbre thème du Tonight Show de Johnny Carson. Dans le documentaire, il raconte avoir dû céder à Carson la moitié des droits d’édition pour que le morceau soit utilisé — un compromis refusé par le directeur musical Skitch Henderson. « Je l’appelais ma chanson de fac », glisse Anka. « Elle a payé les études de mes enfants. »

C’est précisément cette dimension d’auteur qu’il voulait mettre en avant dans His Way. « J’étais auteur-compositeur. C’était ma valeur ajoutée », dit-il. « À l’époque, je me disais : “Tu ne tiendras pas longtemps si tu n’écris pas.” J’ai même eu cette discussion avec les Beatles à Paris : ils ne composaient pas encore, ils faisaient des reprises. Je leur ai dit : “Vous devez écrire ! Vous devez écrire !” »

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Longévité et mode de vie

Le documentaire évoque sa vie personnelle (trois mariages, six enfants, dont l’un est marié à Jason Bateman), sans verser dans les récits de dérive trop souvent associés au genre. « J’ai connu tout ça — l’héroïne, Frankie Lymon, et d’autres que je ne nommerai pas. Et on fait des choix », dit-il. « À 15 ans, tu arrives du Canada avec le rêve américain en tête. Tu veux réussir et tu ne veux pas tout gâcher. J’ai choisi mon mode de vie : bien manger, pas d’alcool fort, jamais fumé. Rien d’héroïque — juste des choix simples. Si tu veux être là, avoir une vie cohérente, tu dois garder la tête froide. »

Il évoque aussi ses liens — fréquents à l’époque — avec des figures de la mafia dans l’industrie du divertissement. « Dans mon expérience, ce furent les meilleurs employeurs — les seuls. Mais je ne me suis jamais senti manipulé. Je les respectais, ils me respectaient. Je leur rapportais de l’argent. On m’avait dit de me tenir tranquille. C’étaient des gentlemen. Penser que tous ceux qui les connaissaient étaient sous leur coupe ? Absolument pas. »

Une comédie musicale et un nouvel album

Avec la sortie du documentaire, Anka se concentre sur une comédie musicale autobiographique, entre chansons et récits. Longtemps, le projet lui a paru trop risqué. « Broadway, c’est impitoyable. J’ai vu des amis se faire malmener pendant deux ans et mourir du jour au lendemain. Je ne voulais pas ça. »

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Il a finalement trouvé la bonne équipe : des producteurs canadiens et l’auteur Rupert Holmes (Le Mystère d’Edwin Drood, Curtains) pour écrire le livret. « J’adore son travail. Il est brillant. Je pense qu’il va nous offrir quelque chose d’exceptionnel. »

La comédie musicale est en développement. Anka prévoit jusqu’à deux ans avant de la présenter — « probablement à Toronto ». « C’est un pari. Broadway n’est jamais une garantie. Mais je sens que c’est le moment. »

Le 13 février paraîtra Inspirations of Life and Love, son premier album depuis 2021, chez Green Hill Music/Sun Label. Le disque compte 11 titres (plus quatre en boni pour l’édition deluxe) et propose de nouvelles versions de classiques comme « It Was a Very Good Year », « That's Life » et « Let Me Try Again », ainsi que des compositions originales interprétées par le Budapest Scoring Orchestra.

« Ce sont des chansons que j’espère inspirantes, qui parlent d’amour, tout simplement », dit-il. « On voulait quelque chose de riche, émouvant, centré sur les ballades. Par exemple, “That's Life” est très rythmé à l’origine ; nous, on en a fait quelque chose de plus inspirant. J’aime créer quelque chose d’inédit. »

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Toujours aussi créatif, Anka ajoute — comme dans le documentaire — :

« Je n’ai pas encore atteint mon but, même à mon âge. J’ai l’énergie. Peu importe les ventes ou la critique. Le défi, maintenant, c’est de créer quelque chose de différent, dont je sois vraiment fier. Le reste, c’est vivre dans la gratitude et trouver l’équilibre. »

Cet article a été initialement publié par Billboard US.

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Photo de Lukas Blazek sur Unsplash
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