« Nous engageons des poursuites contre vous » : le groupe Kneecap poursuit le politicien canadien Vince Gasparro
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le groupe irlandais a affirmé qu’il se défendrait « sans relâche contre ces accusations scandaleuses et infondées ».
Le groupe Kneecap affirme engager des poursuites judiciaires contre le politicien canadien Vince Gasparro.
Le trio de rap irlandais a fait cette annonce aujourd’hui (28 novembre) dans une publication sur les réseaux sociaux, deux mois après que Gasparro — député libéral et secrétaire parlementaire à la lutte contre le crime — a diffusé sur X une vidéo dans laquelle il affirmait que Kneecap était interdit de séjour au Canada « au nom du gouvernement du Canada ». Selon lui, le groupe aurait « amplifié la violence politique » et affiché son soutien à des organisations terroristes, dont le Hezbollah et le Hamas.
Peu après, Kneecap avait démenti ces allégations sur Instagram, qualifiant les propos de Gasparro de « totalement faux et profondément malveillants », et annonçant avoir mandaté un avocat pour lancer une procédure judiciaire.
L’affaire a rapidement pris un autre tournant : dans les jours qui ont suivi, aucun avis officiel d’interdiction n’a pu être confirmé. Cette semaine, tant le cabinet du Premier ministre que l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) ont déclaré à BBC News qu’ils n’étaient « pas impliqués » dans cette interdiction, accentuant la confusion autour de la situation.
Dans leur « petit message à Vince » publié aujourd’hui, Kneecap confirme passer à l’action.
« En septembre, nous avons affirmé que vos propos à notre sujet étaient totalement mensongers et profondément malveillants », écrit le groupe. « Il s’avère maintenant que vous avez aussi menti en prétendant agir au nom du gouvernement du Canada… Aujourd’hui, nous intentons une action en justice contre vous. »
Le trio réitère également sa promesse de se défendre « sans relâche contre ces accusations scandaleuses et infondées » et assure que, s’il remporte la bataille juridique, l’argent obtenu sera reversé « aux milliers d’enfants amputés de Gaza ».
Le groupe ajoute travailler à régler certains « problèmes de conformité » soulevés par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), et se dit impatient de revenir au pays : « Nous avons hâte de revenir au Canada en 2026 et de jouer à guichets fermés partout au pays, comme nous l’avons fait par le passé. »
Les concerts que Kneecap devait donner au History Theatre de Toronto les 14 et 15 octobre, puis au Vogue Theatre de Vancouver les 22 et 23 octobre, ont été annulés peu après la déclaration initiale de Vince Gasparro.
Début novembre, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a confirmé à CBC News qu’un seul membre du trio, Liam Óg Ó Hannaidh (alias Mo Chara), avait été déclaré inadmissible au pays pour « omission de fournir des renseignements complets et exacts dans sa demande ». Les dossiers de ses collègues — DJ Próvaí (James John O Dochartaigh) et Móglaí Bap (Naoise O Caireallain) — restaient « en cours d’examen » depuis que l’IRCC les avait contactés en septembre. Les deux artistes avaient été avisés de ne pas se rendre au Canada tant qu’ils n’auraient pas reçu de nouvelles instructions.
L’interdiction d’entrée au Canada survient après plusieurs mois de pressions exercées par des organisations et des élus. Le Centre pour Israël et les affaires juives (CIJA) avait demandé au gouvernement fédéral de refuser les visas de Kneecap ainsi que ceux du duo punk britannique Bob Vylan, citant des incidents sur scène qui, selon l’organisation, violaient les lois canadiennes sur les discours haineux et allaient à l’encontre des valeurs du pays.
En juillet, des membres du groupe Indigenous Embassy Jerusalem et le conseiller municipal torontois James Pasternak avaient également appelé les promoteurs Live Nation et MRG Group à annuler les spectacles de Kneecap, avançant que leurs prestations contribueraient à « propager la diabolisation et le sectarisme ».
À l’international, Kneecap n’en est pas à sa première controverse liée à ses prises de position politiques.
Lors de leur performance à Coachella en avril, le groupe avait affiché le message « Fuck Israel, Free Palestine », un geste qui avait conduit leur agent américain à rompre leur contrat.
Au Royaume-Uni, Liam Óg Ó Hannaidh avait été inculpé en vertu des lois antiterroristes pour avoir prétendument brandi un drapeau du Hezbollah lors d’un concert à Londres l’an dernier. Remis en liberté sous caution, il devait comparaître de nouveau le 26 septembre avant que l’affaire ne soit finalement abandonnée. Plus tôt ce mois-ci, le trio a sorti un nouveau morceau, « No Comment », en réponse au classement de l’affaire.
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