Aqyila se prépare à briller : la star montante du R&B dévoile les coulisses de son premier album
Un an après le succès fulgurant de « Bloom » sur les réseaux sociaux, Aqyila s'affirme comme l'une des voix les plus distinctives du R&B avec son premier album. Découvrez l'interview sur Billboard.

Aqyila
Beaucoup de choses ont changé pour Aqyila depuis sa première nomination aux Juno Awards dans la catégorie du Meilleur enregistrement R&B contemporain de l'année, une distinction qu'elle a obtenue grâce à son premier single, « Vibe for Me (Bob for Me) ». Aujourd'hui, elle concourt de nouveau dans cette même catégorie avec « Bloom », le morceau qui l'a propulsée du statut de talent local à celui de star montante du R&B des années 2020.
Portée par la viralité de TikTok en 2024, « Bloom », une magnifique chanson d'amour dédiée à l'acte même d'aimer, est rapidement devenue le single phare d'Aqyila, devenant à la fois un catalyseur sonore pour l'élaboration du reste de son premier album studio et un levier commercial avant sa sortie. Falling Into Place, paru le 28 mars, est un mélange vibrant de jazz sensuel, de soul émotive, de rythmes caribéens et d’une approche vocale soignée, inspirée par des légendes musicales telles que Brandy. Le résultat est une introduction marquante, mettant en lumière une artiste confiante et pleine de potentiel.
« Sur cet album, j'ai appris à prendre du recul et à laisser ma voix s'exprimer pleinement. Je veux que les gens se connectent à l’émotion, aux paroles et à l’ambiance du son dans son ensemble », explique-t-elle. « Ce projet est avant tout une question de développement personnel, et non de réflexion sur le passé. »
Plutôt que de se précipiter pour capitaliser sur le succès de « Bloom », Aqyila a pris le temps nécessaire pour affiner l’ambiance sonore riche et soul de Falling Into Place, en collaboration avec des partenaires tels que Maya J'an B, Jonathan Elkær, Kasey Phillips et Thomas-Ray « Rex » Armstrong. Toutefois, l'artiste torontoise n’est pas restée confinée en studio pendant toute cette période. À peine deux mois après la sortie de « Bloom », elle remportait le prix Juno de l'enregistrement R&B/Soul traditionnel de l'année avec « Hello », son plus grand succès avant « Bloom ».
Au début de l'année 2025, Aqyila a assuré la première partie de Pink Sweat$ lors de sa tournée nord-américaine, en attendant les Juno Awards (30 mars), où elle est nominée à deux reprises. En plus de sa nomination pour « Bloom », son morceau « Limbo » est en lice pour le prix de l'enregistrement R&B/Soul traditionnel de l'année.
Avec un succès critique croissant et des perspectives commerciales encore plus prometteuses, Aqyila est prête à prendre son envol. Dans une conversation animée avec Billboard, elle retrace ses racines musicales, dévoile les coulisses de son premier album et se projette dans une conquête du R&B canadien.
Quel est votre premier souvenir musical ?
Ma mère écoutait beaucoup Whitney Houston à la maison quand j'étais enfant, alors je l'imitais souvent. C'est à ce moment-là que je me suis dit : « Oh, chanter, c'est plutôt cool ! » Je me souviens aussi de mes années d’enfance à chanter avec Alicia Keys. Quand Fantasia était sur American Idol, je me souviens avoir veillé tard pour suivre l’émission, depuis son audition jusqu'à sa victoire. Ruben Studdard aussi. Je ne sais pas comment je me souviens de ces détails, mais je m'en souviens ! [Rires] Ces moments m'ont vraiment inspirée.
Entendez-vous ou ressentez-vous l’énergie de l’un de ces chanteurs sur le nouvel album ?
Je n'écoutais pas beaucoup Brandy quand j'étais plus jeune, mais je me suis mise à l'écouter davantage en grandissant. Elle utilise beaucoup de superpositions vocales et d'harmonies ; j'adore l’originalité qu’elle apporte à ses projets. Les textures de ses chansons m'attirent particulièrement. Pour moi, c’est de la vraie musique, naturelle, qui ajoute des éléments uniques.
Quelle a été la première chanson écrite pour le nouvel album ? Quand avez-vous réalisé que vous aviez un album complet en préparation ?
La première chanson écrite était en fait « Bloom », que j’ai écrite en novembre 2023. C’est à ce moment-là que l’album a commencé à prendre forme. J'étais dans une ambiance incroyable lors de cette session avec Maya et Jonathan, c'était la première fois que je travaillais avec eux. C'était magique. Et encore aujourd'hui, quand je chante « Bloom », j’ai un grand sourire ; j'adore chanter sur l'amour et être une amoureuse !
Le succès de « Bloom » vous a-t-il poussé à prendre une direction particulière pour l’album ?
Même avant « Bloom », c'est avec « Hello » que j'ai découvert combien j’adorais les superpositions vocales. Je ne les utilisais qu’à la fin des morceaux, mais j'ai fini par en être fan. C’est pour cela que l’outro de « Bloom » est construite de cette manière. Je veux que les superpositions soient présentes sur chaque morceau, c’est devenu ma signature.
Comment pensez-vous avoir évolué depuis votre dernier EP, tant sur le plan professionnel que personnel ?
Je pense que mon écriture est devenue plus introspective. J’ai aussi gagné en maîtrise de ma voix. Je tiens mieux mes notes, je chante mieux et j'apprends de nouvelles techniques.
La plupart des chansons de cet album sont des démos, que je n'ai même pas réenregistrées. Parfois, lorsqu'on capte cette essence naturelle en studio, essayer de reproduire cette énergie plus tard peut altérer le son. Mais je suis perfectionniste ; si je sens qu'une note est fausse, je préfère la reprendre.
Que ressentez-vous quand vos fans ne sont pas contents de la version finale d'une chanson après avoir entendu un extrait ?
Grâce à l’expérience avec « Bloom », j’ai appris à ne plus publier de snippets, sauf si le morceau est presque finalisé. Je comprends le point de vue des consommateurs : quand on entend un extrait et qu’on en attend la version complète, parfois des éléments peuvent changer, et ça peut être frustrant. Mais en tant qu’artiste, c'est mon art. Si j’ajoute de nouvelles choses, c’est parce que je le ressens ainsi.
Quel est votre rapport au jazz et aimeriez-vous explorer ce genre davantage ?
Ma mère me faisait écouter beaucoup de jazz quand j'étais petite, et j'ai souvent trouvé le sommeil au son de ce genre. C'est donc logique que le côté jazz de « Sunshine » ait émergé. J’admire aussi des artistes comme Masego qui mêlent trap, soul et jazz avec brio. J'aimerais explorer davantage ce genre, car je pense avoir la voix pour chanter du jazz.
Comment « Most Wanted » a-t-il vu le jour ?
L’énergie de ce morceau vient de mes racines jamaïcaines. Mon père écoutait du reggae et du dancehall, et ma mère du reggae conscient. C’était donc naturel pour moi de m'impliquer pleinement dans ce style. Avec Kasey et Rex, également caribéens, nous avons créé une explosion d’énergie. Avant même que le morceau ne soit terminé, j'ai su qu'il fallait un clip !
Pensez-vous qu'une vague R&B canadienne pourrait bientôt déferler sur les États-Unis ?
Oh mon Dieu, oui ! Il y a tellement de talents cachés. Avec un peu de visibilité, cela pourrait vraiment se produire. Je découvre sur Instagram des artistes de Toronto qui chantent merveilleusement bien. C’est incroyable !
Cet article a été publié pour la première fois sur Billboard US