Fuego Fuego fait vibrer l’industrie de la musique latine
L’avenir de la musique latine se dessine déjà, et cette journée co-présentée par ISLAS a offert à l’industrie un point de rencontre essentiel.

Alex Narvaez à la Journée de l’industrie musicale latine 2025
Alors que la musique latine prend de plus en plus d’ampleur à Montréal et au Canada, Fuego Fuego lui a offert, cette année, un véritable quartier général.
La Journée de l’industrie musicale latine, organisée par l’agence créative montréalaise ISLAS en collaboration avec le festival Fuego Fuego, a investi la Maison du Festival le 23 mai dernier. Objectif : créer un moment de connexion, de célébration et d’élan pour la communauté latine canadienne.
L’intention était claire : rassembler artistes, producteurs, labels et créatifs d’ici et d’ailleurs pour refléter l’évolution de la musique latine et son impact croissant sur les marchés mondiaux. Pour garantir l’inclusion, un nombre limité de billets à 10 $ a été mis à disposition du public, permettant à des artistes émergents et à leurs fans de prendre part à l’expérience.
Initialement prévu en plein air au Parc olympique, l’événement a été déplacé à l’intérieur en raison de la météo — un imprévu qui a renforcé l’intimité et l’énergie de la journée. Sous un même toit, les professionnels de l’industrie ont échangé lors de panels dynamiques, de rencontres spontanées et de moments de fierté culturelle sincère.
ISLAS : au cœur du mouvement
Derrière cette initiative se trouve ISLAS, agence fondée par Ximena Holuigue, dont la mission est de faire rayonner le talent latin et la communauté qui l’entoure.
« Si on veut capter l’élan mondial que connaît la musique latine et en faire bénéficier le Canada, c’est maintenant », affirme-t-elle. « C’est le deuxième genre musical le plus écouté dans le monde, devant le hip-hop et le rock. Des artistes comme Bad Bunny ou Rosalía l’ont propulsé à l’échelle planétaire. »
Ximena Holuigue à la Journée de l’industrie musicale latine 2025@socanmusique @minusculemarie
ISLAS offre des services de représentation d’artistes, de production culturelle et de conseil stratégique, le tout ancré dans une compréhension précise des identités latines. Forte de plus de 15 ans d’expérience, l’équipe œuvre autant dans les projets communautaires que dans les campagnes internationales.
« Il ne s'agit pas seulement d’un accès à l’industrie — il s’agit de nourrir la confiance », a poursuivi Holuigue. « Montréal regorge de talents incroyables. Si on veut remettre notre ville sur la carte internationale de la musique latine, ce sera grâce à des artistes comme Isabella Lovestory, JASHIM, Mateo et bien d’autres. »
Elle affirme que de nombreux artistes montréalais actuels ont le potentiel de connaître une percée internationale.
Une journée placée sous le signe de l’inspiration, de l’énergie et des opportunités
La journée a débuté dans une ambiance chaleureuse et communautaire avec le « Kick-off Cafecito », organisé par l’équipe de Fuego Fuego. Après les mots d’ouverture, les participants ont profité d’un horaire bien rempli, ponctué de panels et de discussions enrichissantes.
Les moments forts des panels ont proposé un savant mélange d’expertises et de perspectives.
Lors de la séance « Construire sa carrière d’artiste latin·e, du local au global », des représentants de Joy Ride Latino ainsi que Wavo ont partagé des conseils concrets pour naviguer les complexités de l’industrie musicale.
Le panel « En studio : le processus créatif » a offert une plongée exclusive dans l’univers de la production musicale latine. Animée par ASMA, la discussion réunissait les producteurs Realmind, KingAlexBeats et Just Ideas — reconnus pour leur travail auprès d’artistes comme Shakira et Pitbull. Ensemble, ils ont exploré leurs approches personnelles en matière de production et d’écriture, dévoilant les coulisses de la création musicale et l’évolution du son latin.
Autre temps fort : La Jornada (Le parcours), une conversation intime avec AJ Ramos, responsable des partenariats artistiques pour la musique et la culture latines chez YouTube Music et Google, animée par le journaliste Alex Narvaez. Ramos a livré un témoignage personnel inspirant sur son cheminement professionnel, les mutations de l’industrie et l’importance de créer des passerelles concrètes pour les artistes issu·e·s des diasporas. La séance comprenait également une introduction pratique aux outils YouTube pour les artistes (Artist Tools 101), suivie d’une période de questions dynamiques.
Cette journée unique a permis à une communauté vibrante d’artistes, de leaders de l’industrie et d’entrepreneur·e·s musicaux de tisser des liens, de partager leurs expériences et d’ouvrir de nouvelles perspectives à l’international.
Tous les panels étaient présentés en anglais, espagnol et français — un clin d’œil à la richesse trilingue propre à Montréal.
Entre les discussions, les participant·e·s ont pu échanger autour de savoureuses empanadas et vibrer aux performances en direct du collectif ALGRT.
Un soutien croissant pour la communauté latine
Le soutien marqué de partenaires clés tels que la SOCAN, la Fondation SOCAN, l’ADISQ, Anthem Entertainment Group, YouTube et Wavo témoigne de la structuration croissante autour de la musique latine au Canada — preuve que l’industrie commence enfin à rattraper la culture.
En tant que l’un des festivals de musique latine les plus dynamiques au pays, Fuego Fuego s’impose rapidement comme une plateforme incontournable pour les artistes émergents comme établis.
« Evenko est ravi de collaborer avec ISLAS sur ce projet et a hâte d’en voir les retombées dans l’industrie », a déclaré Audray Johnson, directrice de la programmation du festival Fuego Fuego.
L’avenir : surfer la vague latine au Canada
Un rapport récent commandé par Speaking Non-English met en lumière la vitalité de la scène musicale latine canadienne – mais aussi les défis persistants. Manque de reconnaissance dans les prix, faible représentation dans les postes décisionnels, obstacles systémiques : malgré la croissance, le secteur reste sous-valorisé.
« Ignorer la communauté latine, c’est passer à côté d’une opportunité majeure pour le Canada », avertit Martín Añón, cofondateur de Speaking Non-English.
À Montréal, cette Journée de l’industrie a transformé ce constat en engagement : bâtir un avenir où la musique latine — deuxième genre le plus écouté au monde — pourra pleinement s’épanouir ici et rayonner ailleurs.
« Nous sommes là pour les créatif·ves latinx et nuestra comunidad (notre culture) », conclut Ximena Holuigue. « On construit un futur où notre culture brille – et celui-ci commence maintenant. »