Le court-métrage « Dark Nights » révèle un Roy Woods plus introspectif que jamais
« C’est comme un nouveau départ », affirme l’artiste torontois, qui retrouve aujourd’hui la fougue de ses débuts chez OVO Sound.
Roy Woods
Roy Woods est en pleine renaissance.
« L’énergie est à son comble en ce moment. Je me sens de nouveau en mouvement après quelques années — c’est comme si j’avais appuyé sur le bouton de redémarrage », confie-t-il à Billboard Canada.
Le chanteur et rappeur R&B torontois, signé chez OVO Sound, a dévoilé en avril un nouvel EP, Dark Nights, marquant un tournant dans sa trajectoire artistique. Composé de neuf titres, ce projet audacieux et sans filtre explore les thèmes de la trahison, du chagrin et de la résilience émotionnelle. Il met en lumière un Woods plus vulnérable, qui se livre sur certains des moments les plus sombres qu’il a traversés — et sur les leçons tirées de ces épreuves.
Pour accompagner cette introspection, l’artiste a imaginé un court métrage de 20 minutes inspiré de Dark Nights. Présenté en avant-première le jeudi 12 juin dans le cadre de NXNE, le film a été suivi d’une séance de questions-réponses animée par Richard Trapunski, rédacteur national chez Billboard Canada.
« Mon manager, Banks, et moi voulions exprimer ce genre de douleur autrement que par des vidéoclips traditionnels », explique Woods. « On voulait présenter l’art sous un autre angle. »
Roy Woods : une renaissance artistique entre musique et cinéma avec Dark Nights.
Avant même la sortie de son EP Dark Nights en avril, Roy Woods réfléchissait déjà à une manière différente de porter ses chansons à l’écran. Il se souvient de discussions amorcées en début d’année, où lui et son équipe ont remarqué que la tracklist racontait une histoire forte, du début à la fin.
« Il y a tellement de profondeur dans les chansons », affirme-t-il.
Bien qu’il ait touché au métier d’acteur dès l’enfance, ce projet représentait une première véritable incursion dans le monde du cinéma. Tourné en seulement quatre jours, le court métrage a mobilisé toute une équipe de tournage et un casting complet. Woods garde un excellent souvenir de l’expérience : « L’énergie était à son comble. Tout le monde était motivé et prêt à se dépasser. »
Avec ses teintes nocturnes et ses éclairages tamisés, Dark Nights suit le parcours émotionnel de Woods au cœur d’une relation devenue toxique. Le récit — inspiré d’une histoire vraie — mêle trahison, grossesse non désirée et réflexions existentielles. Dans ce rôle principal chargé en intensité, Woods incarne l’ombre, la douleur, mais aussi la lucidité retrouvée.
Son inspiration : la période sombre et introspective du R&B torontois de la fin des années 2010.
« On ne l’a pas ramenée, mais on a ravivé cette flamme. On reste fidèle à son essence, tout en l’abordant sous un angle plus moderne », dit-il. « On voulait rester fidèles à l’esthétique Roy Woods. »
Cette esthétique, il la définit comme du R&B de fin de soirée — mélancolique mais sincère — équilibrée par des morceaux plus festifs. Une signature qu’il perfectionne depuis près d’une décennie.
Repéré en 2015 par Drake, Roy Woods signe alors chez OVO Sound. Il se fait connaître du grand public la même année avec « Drama », en collaboration avec Drake, extrait de son premier EP Exis. Le projet atteint la 27ᵉ place du palmarès Billboard Top R&B/Hip-Hop Albums, marquant sa première percée dans les classements. Il enchaîne ensuite avec les albums Waking at Dawn et Say Less, qui connaissent également un bon accueil critique et commercial, notamment au Billboard 200 et dans les palmarès canadiens.
« Je suis tellement reconnaissant que ma musique ait pu aller aussi loin. Ce jour-là, j’ai compris que j’étais un artiste de ce calibre », confie-t-il.
Mais pour lui, rien de tout ça ne change son approche actuelle. « Parce que si je me laissais définir par ça, je courrais après quelque chose qui ne me ressemble pas. Ces chansons sont nées de mon expression personnelle, de mon écriture, de ma liberté. »
Woods cite Drake et PartyNextDoor comme ses plus grandes influences, et se sent honoré d’évoluer à leurs côtés. Il souligne d’ailleurs le rôle essentiel d’OVO Sound dans son parcours.
« Je ne voulais pas changer qui j’étais dans ma musique. Chez OVO, on s’attache à créer des œuvres qui nous ressemblent, qui reflètent nos identités et celles de notre entourage. »
Aujourd’hui, cette liberté artistique est devenue le pilier de Dark Nights, à la fois EP et court métrage.
« La musique que je fais en ce moment, et maintenant le film, ça me fait tellement de bien. Je suis dans l’instant présent. Je crée pour le plaisir — et j’adore ça. Je m’amuse à nouveau. »
Il attribue ce retour à l’essentiel à sa connexion directe avec son public.
« Je suis tellement reconnaissant envers mes fans. Ils me soutiennent, ils m’apprennent, ils évoluent et s’aiment désormais pour qui ils sont — pas seulement pour l’image qu’ils avaient de moi au début de ma carrière. »
Bien qu’il soit né à Brampton, Woods est profondément attaché à Toronto, où il a grandi.
« Je reçois tellement d’amour dans ma ville. C’est un respect différent de tout ce que je ressens ailleurs », dit-il. « Aujourd’hui, je réalise que je suis devenu une figure importante — pas seulement pour mon quartier, mais pour toute la ville. »
Et maintenant qu’il a appuyé sur le bouton reset, Woods n’a aucune intention de ralentir. Bien décidé à poursuivre ses explorations artistiques, il compte bien continuer à jouer et à innover.
« On est en pleine effervescence », affirme-t-il. « Vous allez en avoir marre de Roy Woods — et c’est exactement ce que je veux. Je vais aller jusqu’au bout. Bonne chance. »
