La montée virale des Beaches en 2023 n’était que le début. Cette année s’annonce comme la plus grande de leur carrière — et elles sont prêtes.

Après avoir passé l’été à entendre leurs chansons reprises par des dizaines de milliers de fans à Coachella, Osheaga et Pukkelpop en Belgique, le groupe torontois a récemment sorti son nouvel album acclamé par la critique, No Hard Feelings, qui a fait son entrée dans le top 25 du classement Billboard Canadian Albums. Avant leur tout premier spectacle en tête d’affiche dans leur ville natale au Scotiabank Arena le 6 novembre, elles franchissent un autre jalon dans leur carrière.

Les Beaches sont les Femmes de l’année 2025 de Billboard Canada — la première fois que ce prestigieux prix phare est remis à un groupe entier plutôt qu’à une artiste seule.

« Nous sommes tellement honorées d’être célébrées aux côtés de femmes incroyables qui ont tant fait pour l’industrie musicale », explique Kylie Miller. « Notre équipe est composée de femmes qui travaillent ensemble, donc chaque fois que nous célébrons des communautés de femmes qui se soutiennent mutuellement, c’est incroyable », ajoute sa sœur Jordan.

Les Beaches travaillent sans relâche sur la route et dans l’industrie depuis leur enfance, et elles étaient prêtes pour ce moment lorsqu’il est arrivé. Elles ont refusé de se reposer sur leur élan, évoluant à chaque étape. Elles ont enfin trouvé leur public — une base de fans de plus en plus jeune, queer et diversifiée, qui se reconnaît dans les chansons souvent douloureusement réalistes sur le cœur brisé qu’elles interprètent.

« Nous avons conquis un nouveau public qui nous représente », dit Leandra Earl. « Nous nous voyons maintenant dans l’audience et elles se voient sur scène. »

Lights brille de mille feux. Depuis près de vingt ans, elle redéfinit ce que signifie être une artiste — passant de l’alt-rock à la pop en flirtant avec l’EDM, créant des bandes dessinées hybrides et collaborant avec certaines des plus grandes figures de la scène mondiale. Aujourd’hui, elle entre dans l’histoire en devenant la toute première récipiendaire du Billboard Canada Visionary Award.

Issue d’un univers punk/alt-rock, l’artiste — née Valerie Anne Poxleitner-Bokan — s’est fait connaître grâce à la synth-pop, sans jamais s’y limiter. Depuis ses débuts à la fin des années 2000, Lights s’est imposée comme une incontournable de la musique canadienne. Elle a inscrit dix chansons au Billboard Canadian Hot 100, de « Drive My Soul » à « Love Me », et huit albums au palmarès canadien, dont trois dans le top 5 : Siberia (2011), Little Machines (2014) et Skin & Earth (2017).

Lights demeure une force dans l’industrie, comme en témoigne A6, paru cette année, qui l’a propulsée en forte rotation à la radio. La version deluxe, A6EXTENDED, sortira l’an prochain, suivie d’une tournée nord-américaine comprenant plusieurs arrêts au Canada. Hors scène, elle met sa plateforme au service de la défense de l’éducation musicale et de la santé mentale, devenant une voix inspirante pour la prochaine génération d’artistes. Une carrière enviable que Lights n’a jamais tenue pour acquise.

« Je fais de la musique professionnellement depuis plus longtemps que je n’en ai pas fait, et j’en crée depuis presque toute ma vie. C’est devenu une partie de moi », confiait-elle au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens. « J’ai la carrière de mes rêves et je veux en savourer chaque seconde. » Avec des centaines de millions d’écoutes en continu et un parcours bâti sur une créativité audacieuse, elle s’impose aujourd’hui comme une véritable visionnaire de la musique.

Le Trailblazer Award récompense une artiste féminine qui agit comme pionnière dans l’industrie musicale, en utilisant sa plateforme pour mettre en lumière des voix souvent ignorées et ouvrir la voie aux générations futures. La chanteuse et autrice-compositrice québécoise Cœur de pirate incarne parfaitement l’esprit de ce prix.

Née Béatrice Martin, Cœur de pirate s’est imposée comme une figure incontournable de la musique, rassemblant des publics fidèles autant au Canada qu’en Europe. Elle lance aujourd’hui (26 septembre) son huitième album, Cavale — son premier en quatre ans — déjà porté par des succès radiophoniques. L’album met en valeur son écriture intime et émotive, chaque note de piano portant une charge universelle que l’on ressent profondément.

Toujours âgée de moins de 40 ans, Martin est devenue un modèle auquel plusieurs dans l’industrie se réfèrent. Elle occupe aussi les postes de présidente et directrice artistique du label indépendant montréalais Bravo Musique — anciennement Dare to Care Records. En 2021, elle a racheté la maison de disques à son fondateur, Éli Bissonnette, qui s’était retiré à la suite d’allégations concernant un climat de travail toxique.

Aujourd’hui, elle s’engage à en faire un lieu positif pour les artistes, en particulier pour plusieurs jeunes talents féminins comme Laraw, Naomi, Lou-Adriane Cassidy, et bien d’autres.

En 2025, Charlotte Day Wilson a été partout : sur scène, sur la liste des nominations aux Grammy et même dans une sandwicherie.

La chanteuse et autrice-compositrice torontoise — déjà une étoile dans sa ville natale — a porté son talent à l’international lorsqu’elle a été nominée pour son tout premier Grammy, lors de la cérémonie de cette année, dans la catégorie Best Engineered Album, Non-Classical pour Cyan Blue (2024). Bien que Wilson partage cette nomination avec ses collaborateurs masculins, elle milite depuis longtemps pour la représentation des femmes en studio, où elles sont souvent sous-représentées dans les rôles techniques.

Au début de l’année, elle a fait valoir son savoir-faire en participant à un concert Red Bull Symphonic avec un orchestre complet au Roy Thomson Hall. Qualifiant l’événement de « rêve réalisé » dans sa ville natale, Wilson a abordé la performance avec une vision artistique renouvelée, interprétant ses chansons « de manière cinématique et orchestrale », a confié la pianiste classiquement formée à Billboard Canada. Le spectacle comprenait son succès de 2016, « Work », qui avait été nommé pour le SOCAN Songwriting Prize et figurait sur la longue liste du Polaris Music Prize.

Depuis plus de dix ans, la voix soul de Wilson et ses paysages sonores immersifs ont séduit de nombreux musiciens renommés, dont Kaytranada, Daniel Caesar, Nelly Furtado et BadBadNotGood. Aujourd’hui, Wilson se lance dans un nouveau projet. En plus de ses multiples talents, elle a ouvert, en août dernier, la très fréquentée sandwicherie italienne Tutto Panino avec trois amis. Alors que Wilson trace sa nouvelle voie dans l’industrie musicale, il est clair qu’elle n’a pas peur de continuer à se réinventer et à se surpasser.

Ebony Naomi Oshunrinde, mieux connue sous le nom de Wondagurl, a bâti sa carrière en transformant son instinct en impact. Originaire de Brampton, elle a appris seule à utiliser Fruity Loops à neuf ans, avant de remporter l’adolescence le Battle of the Beat Makers de Toronto, où Boi-1da l’a prise sous son aile. À 16 ans, elle collaborait déjà sur Magna Carta Holy Grail de Jay-Z — une percée annonçant son rôle comme l’une des productrices les plus influentes de sa génération.

Au cours de la dernière décennie, le son de Wondagurl a porté des succès pour Travis Scott, Rihanna, Drake et le regretté Pop Smoke, tandis que sa société, Wonderchild Music, est devenue un tremplin pour de nouvelles voix grâce à son partenariat d’édition avec Cactus Jack et Sony Music Publishing. En 2021, elle a marqué l’histoire en devenant la première femme noire canadienne à remporter le Juno de la Productrice de l’année — une preuve de sa capacité à dominer un milieu longtemps fermé aux femmes.

Julia Wolf est en pleine ascension. Née à Long Island et aujourd’hui installée à Los Angeles, la chanteuse s’impose rapidement sur la scène mondiale.

Depuis 2019, Wolf enchaîne les parutions musicales. Elle a attiré l’attention du public et de l’industrie avec son projet indie-pop marquant, Good Thing We Stayed (2023), avant d’explorer un univers plus emo et grunge avec son album Pressure (2025). Ce dernier comprend le succès « In My Room », qui est resté cinq semaines au Hot Rock & Alternative Songs américain, atteignant la 44e position, et s’est hissé au 40e rang du palmarès de diffusion radio alternative aux États-Unis en juin.

Ce mois-ci, la notoriété grandissante de Wolf a franchi un nouveau cap grâce à sa collaboration sur le nouveau single de Drake, « Dog House », avec le rappeur de Los Angeles Yeat. Le morceau hip-hop, à haute énergie, s’ouvre sur une introduction émotive de Wolf, où sa voix se déploie sur des accords de guitare électrique. Le titre occupe actuellement la 39e place du Canadian Hot 100, marquant ainsi la première entrée de Wolf au palmarès canadien.

« J’ai eu l’impression, quand j’ai sorti mon dernier album il y a quelques mois à peine, que personne ne voulait y prêter attention ni m’offrir de couverture médiatique [...] Alors que le plus grand artiste m’approche et souhaite collaborer avec moi, c’est incroyablement valorisant », a-t-elle confié à Rolling Stone au sujet de sa rencontre artistique avec le rappeur torontois. « Il croit vraiment en ma musique, donc c’est fou. »

Alors qu’elle poursuit son ascension, Wolf affirme que c’est la patience qui lui a permis de garder le cap, déclarant à Wonderland : « Les années que j’ai passées à travailler m’ont préparée pour ce moment qui se déroule maintenant. »

Elle assure désormais la première partie de la prochaine tournée Lost Americana de MGK, et il est clair qu'elle fait des vagues auprès de certains des plus grands noms de l'industrie musicale.

Noeline Hofmann n'a que 21 ans, mais elle se construit déjà un CV impressionnant. L'année dernière, la native de Bow Island, en Alberta, a fait sensation avec une interprétation émouvante de son tube « Purple Gas », qui a attiré l'attention d'un fan particulièrement influent : la star de la country Zach Bryan. Il l'a tellement aimée qu'il en a enregistré une version collaborative avec Hofmann et l'a incluse dans son album n° 1, The Great American Bar Scene. Cette nouvelle version a permis à Hofmann d'entrer pour la première fois dans le classement Billboard Hot 100 américain, et son premier EP Purple Gas a été écouté plus de 100 millions de fois dans le monde entier.

« J'ai presque attendu toute ma vie que cette année se réalise », a déclaré Hofmann à Billboard Canada au début de l'année. « C'est ce vers quoi j'ai toujours tendu, et cela s'est concrétisé sous mes doigts, ce qui était vraiment incroyable. »

Les distinctions ne cessent d’affluer. Elle a été sélectionnée par Apple Music et Spotify comme artiste à suivre, a récemment remporté le concours Top of the Country de SiriusXM et s'est même produite au célèbre Grand Ole Opry à Nashville.

Éleveuse dans l'âme, Hofmann insuffle son enfance rurale dans toutes ses chansons, imprégnant sa musique de sa perspective de cow-girl de l'Alberta. « Je suis très fière de mes origines et fière de raconter ces histoires », dit-elle. Qu'elle reste en Alberta ou qu'elle s'installe au cœur de Nashville, le talent de Hofmann pour l'écriture et l'interprétation lui permettra de poursuivre son ascension bien au-delà de cette année.

Julie Adam célèbre une année marquante. Promue présidente et chef de la direction d’Universal Music Canada en 2025, elle est désormais la seule femme à diriger un grand label au pays — une distinction qui souligne son influence et la confiance accordée à son leadership. Adam a rejoint Universal en 2023 à titre de vice-présidente exécutive et directrice générale, où son travail en marketing, stratégie numérique et développement d’artistes l’a rapidement distinguée. En moins d’un an, elle a été propulsée au sommet, guidant la plus grande maison de disques canadienne à un moment charnière pour l’industrie.

Son parcours reflète des décennies d’expérience dans les médias et la musique. Elle a débuté à la radio, où elle est devenue la première vice-présidente féminine de la programmation radio au Canada, avant de passer plus de vingt ans chez Rogers Sports & Media, supervisant les secteurs de l’information, du divertissement, de la radio et de la télévision. Depuis qu’elle occupe le poste de PDG, elle a renforcé l’approche centrée sur l’artiste d’Universal tout en stimulant de nouvelles avenues de croissance via des partenariats de marque, des initiatives directes aux fans et la connectivité mondiale.

Ce qui définit son leadership — et fait d’elle la Gestionnaire de l’année selon Billboard Canada —, ce n’est pas seulement les résultats, mais aussi la philosophie. À travers son livre Imperfectly Kind et sa carrière, Adam montre comment l’empathie, la générosité et le courage peuvent devenir des outils puissants de transformation, façonnant un futur où le leadership demeure ambitieux tout en restant humain.

C'est un moment crucial pour la musique canadienne, et Meg Symsyk a toujours été là pour défendre les artistes et l'industrie.

Alors que le pays met en œuvre la Loi sur la diffusion en ligne, la première mise à jour de la réglementation sur le contenu canadien depuis plusieurs décennies, la présidente et directrice générale de FACTOR a joué un rôle crucial en veillant à ce que les artistes et le contenu canadiens soient soutenus et promus, non seulement au pays, mais aussi dans le monde entier.

Les audiences en cours du CRTC et les procès auront des répercussions considérables qui détermineront la manière dont les entreprises de diffusion de musique numérique soutiendront le contenu canadien à l'avenir. Mme Symsyk travaille en coulisses pour s'assurer que la législation est juste et équitable et que les artistes locaux sont soutenus.

C'est également un moment crucial pour FACTOR elle-même, l'un des bailleurs de fonds les plus importants et les plus influents de la musique canadienne. L'année dernière, cet organisme à but non lucratif a été victime d'un cybervol présumé de 10 millions de dollars. Mme Symsyk a mené la lutte pour récupérer les fonds, mais aussi pour tenir la Banque Scotia responsable à une époque où la fraude touche un pourcentage plus élevé que jamais de Canadiens. Cette affaire dépasse le cadre de FACTOR : elle aura des répercussions tant sur les arts que sur les citoyens ordinaires.

Mme Symsyk sera la première lauréate du prix Champion, une distinction qui lui va comme un gant. La musique canadienne a besoin de champions comme elle.